Après la politique…

En discutant en tête à tête avec Léo Bureau-Blouin, on pourrait presque croire qu’il est un étudiant comme les autres, à mi-chemin entre les rêves et les ambitions d’une carrière à venir et l’apprentissage des difficultés de la vie de jeune adulte. Si ce n’était de son ton calme et posé, de ses interventions toujours à point, on en viendrait à oublier qu’il y a moins de cinq ans, il représentait la circonscription de Laval-des-Rapides au sein du gouvernement du Parti québécois, et que son visage était diffusé en boucle sur les chaines d’informations en continu il y a bientôt sept ans, en pleine grève étudiante.

Impact Campus en collaboration avec La Fondation de l’Université Laval présente le portrait d’un étudiant pas comme les autres.

À peine venait-il de perdre son élection en avril 2014 (il a d’abord été élu député le 4 septembre 2012) que le plus jeune député de l’histoire de l’Assemblée nationale était de retour sur les bancs d’école, lui qui avait débuté des études à temps partiel en droit à l’Université Laval pendant son mandat.

«Là-dessus, l’Université a vraiment été super avec moi. Mes professeurs m’ont permis d’étudier à mon rythme, à temps partiel. Il y a des gens, par exemple, qui participent à des compétitions sportives qui vont les empêcher de pouvoir pleinement se consacrer à leurs études : c’est un peu la même chose avec la politique et l’engagement.»

Il a, depuis, complété son baccalauréat avant d’entamer des études supérieures à Oxford au Royaume-Uni pendant deux ans, après avoir obtenu la prestigieuse bourse Rhodes, qui permet à des étudiant(e)s de partout dans le monde de se rendre étudier dans l’institution reconnue. «Déjà, j’aime beaucoup l’école, et c’était l’occasion d’aller dans une des plus vieilles universités au monde, raconte Léo Bureau-Blouin. C’était comme un rêve de passer deux ans là- bas, d’être dans un décor de film à la Harry Potter.»

Récemment, l’étudiant à la maitrise en droit qui complète présentement son barreau, s’est vu remettre une bourse de leadership et développement durable (BLDD) de l’Université Laval, reconnaissant son implication dans le domaine social et humanitaire.

Un engagement sincère qui ne date pas d’hier

«Je me suis toujours impliqué pendant mes études, pour moi, ça va ensemble, raconte l’ancien porte-parole de la fédération étudiante collégiale du Québec. Aller à l’école, ce n’est pas juste d’écouter un professeur, c’est aussi de tisser des liens avec les autres étudiants, de mettre sur pied des projets sur lesquels on veut travailler».

Sa cause personnelle : lutter pour une égalité des chances. L’implication sociale a toutefois permis à l’étudiant de développer ses propres compétences, en plus de tisser les liens d’amitié et de cumuler les expériences diverses. «Je le fais parce que je crois à la cause, mais aussi parce que c’est extrêmement enrichissant.»

Lorsqu’il était député, Léo Bureau-Blouin a d’ailleurs créé sa propre fondation, financée à même une partie de son salaire de parlementaire, afin de soutenir différentes initiatives en persévérance scolaire. «J’ai fait ça au départ parce que je trouvais cela important de redonner. Je suis chanceux, il y a beaucoup de gens qui m’ont soutenu dans mon parcours, c’était comme une petite façon de faire ma part.»

S’aider à «courir le 100 m»

Léo Bureau-Blouin compare les inégalités sociales à une course de 100 m, pour laquelle une partie des concurrent(e)s auraient une avance de 50 m au départ, pendant que d’autres accusent un retard équivalent. Bien que les taxes et impôts permettent normalement de réduire cette marge, une responsabilité incombe aux personnes privilégiées de redonner aux autres.

«Quand on est à l’Université, on appartient déjà à un milieu privilégié et je pense qu’on a un rôle encore plus important à jouer dans notre société.»

Très présente dans la culture anglo- saxonne, la philanthropie se développe peu à peu au Québec, en complément aux mécanismes de sécurité sociale traditionnels. «L’État est là, mais c’est aussi à nous, en tant qu’individus de prendre en main nos collectivités, de s’engager et de s’impliquer, souligne Léo Bureau-Blouin. Il y a quelque chose de beau aussi là-dedans, de se dire qu’on n’a pas toujours à attendre après l’État pour tout faire, on peut aussi prendre en main notre communauté, notre quartier, notre école, peu importe, et faire des changements.

De futurs diplômés inspirants présentés par La Fondation de l’Université Laval.

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