Photo par Lucie Bédet

Enterrer ses morts pour faire de l’engrais

Qu’est-ce qui fait un meilleur engrais que de l’engrais organique ? L’automne, les feuilles tombent et fertilisent la terre pour mieux repartir au printemps. Les plus romantiques d’entre nous trouvent de la beauté dans la gamme de couleurs chaudes, mais ça me déprime de voir mourir tout autour de moi. La température chute, la luminosité s’étiole dès 17h, rien à faire. Novembre frappe à nouveau après l’Halloween et les plaisirs de l’automne disparaissent juste à temps pour le mois des morts. Es-tu prêt pour l’interminable mois sombre de préparation avant la neige ?

Par Léonie Faucher, rédactrice en chef

Petite anecdote de vie

Quand est venu le temps de choisir la thématique pour le mois de novembre, j’étais assez contente de pouvoir aborder encore une fois un thème qui touche tout le monde. Car oui, tant que l’être humain ne se transformera pas en robot, le corps est destiné à s’éteindre avec le temps. Néanmoins, c’est dans mon enfance lorsque j’ai perdu mon père, à l’âge de deux ans, que la mort m’est apparue injuste. Mon deuil s’étire depuis sans vraiment prendre fin, car je voudrais qu’il m’accompagne dans les étapes de vie que je franchis : fin du secondaire, premier petit copain, obtention du diplôme collégial et, plus récemment, devenir rédactrice en chef d’Impact Campus.

Les émotions à fleur de cercueil

Il y a beaucoup d’émotions qui envahissent l’esprit suite à la perte d’une personne, d’un rêve ou d’un objet. Des espoirs qui se fanent derrière le déni, la colère, la négation et la dépression. Néanmoins, un jour vient l’acceptation. C’est le processus du deuil que décrit Andréi Audet dans ses deux articles : à la page 22, Suzanne Bernard, thérapiste du deuil, explique le déroulement de celui-ci, tandis qu’à la page 50, Tania Laberge décrit le sien.

L’anxiété peut aussi procurer d’énormes difficultés qui doivent être surmontées. Le phénomène de l’éco-anxiété est traité dans l’article de Lucie Bédet grâce aux témoignages d’Eliane, de Maude et de Fannie (page 36).

Les métiers qui côtoient la mort

Souvent oubliées, les personnes qui travaillent régulièrement en contact avec la mort sont nombreuses et elles nous parlent de leur métiers dans quelques articles. Tout d’abord, en page 10, l’univers des esprits et de la vie après la mort est exploré par moi-même auprès de la médium Marylène Coulombe.

Ensuite, Émile Bérubé-Lupien rend compte du métier de taxidermiste qui oeuvre auprès des animaux décédés en page 14 et, concernant l’héritage, il décrit le travail des généalogistes successoraux en page 48. William Lapierre, lui, s’entretient avec un thanatologue qui s’occupe des dispositions funéraires en page 18.

Sans oublier les premiers répondants qui sont en première ligne lors d’accidents ou de catastrophes, Lucie Bédet décrit leur réalité à la page 26.

La mort : pas juste sur le plan physique

Évidemment, avec la vie virtuelle de plus en plus développée grâce à nos fameux réseaux sociaux (oui, encore ceux-là !), mourir n’est plus uniquement physique. En effet, la mort touche le domaine numérique, car nos données restent bien présentes après le trépas. C’est ce que j’ai découvert dans mon article sur la mort numérique en page 30.

De plus, la mort a une saveur culturelle entre autres avec le Jour des morts, le 1er novembre. Apprenez-en plus sur cette tradition relatée par Mélissa Gaudreault à la page 34.

D’ailleurs, Emmanuelle Marullo Masson démystifie les différentes façons de disposer des corps après le décès : cercueil, crémation et aquamation sont en page 52, alors que Jimmy Lajoie vulgarise les gènes zombies, qui régénèrent le corps après la mort (page 58).

Et la vie ?

Il y a des moments où la vie reprend le dessus sur la mort. Je l’illustre avec un photoreportage dans lequel la vie a été plus forte que l’inerte (page 42).

De plus, Émilie Pelletier fait un retour sur les évènements d’octobre qui ont eu lieu sur le campus de l’Université Laval à la page 9.

Mise à mort de la politique

Bien sûr, parfois la mort prend un goût amer de politique : la peine de mort ! Mon article sur la peine capitale se divise en 2 parties. La première explique ce qu’était la peine de mort aux 18e et 19e siècles alors qu’elle était pratiquée festivement à la page 60. Suit la deuxième partie, une analyse du milieu carcéral d’aujourd’hui avec Johane Martel, enseignante en criminologie (page 62).

Lucie Bédet évoque une nouvelle fois les capacités citoyennes via les pétitions qui aident à s’informer et à agir, surtout en ligne, à la page 66. Également, en page 54 figure un autre de ses articles sur les mouvements de foule, qui peuvent causer des morts ou des blessures, et comment l’Université Laval prévient ces tracas.

L’art présente la mort comme comédien

Pour conclure ce magazine, la section arts et culture regorge de morts télévisées ou littéraires. Pour commencer, Emmy Lapointe nous présente les différentes morts dans huit romans à la page 68 et elle analyse les morts des personnages féminins dans les films de Slasher à la page 77.

Marc-Antoine Auger expose une rétrospective de la carrière d’un réalisateur suisse : Ingmar Bergman
(page 71). Puis, Chanel Langlois Lécuyer critique le roman Faunes de Christiane Vadnais, des nouvelles à
l’ambiance sombre. Âmes sensibles, s’abstenir de lire la page 76.

Finalement, Tommy Vachon raconte un univers du rêve dans sa création Expérience de mort imminente, dont la chute excite les passions à la page 80. Amusez-vous à compléter le jeu du bonhomme pendu que j’ai composé à la page 82.

Retour du balancier

En abordant les différentes thématiques entourant la mort, je me réconcilie un peu avec la grande faucheuse qui m’avait dérobé mon héros. Se documenter sur le sujet peut certainement soulager certaines animosités que l’être humain conserve. En effet, je crois que je suis enfin prête à tourner la page, sans pour toutefois oublier. J’espère que toi aussi tu tourneras les pages de ce magazine en ouvrant ton esprit devant les sujets les plus tabous et en riant devant les sujets plus légers.

Sur ce, bonne lecture !

 

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