Quand ta solitude commence à peser lourd

Du primaire à mes 40 ans, j’ai toujours été entourée d’ami.e.s. Les rares moments de solitude que j’avais me rendaient mal à l’aise. Je me rappelle avoir pleuré parce que je n’avais pas de sorties prévues. En 2020, la pandémie nous a toustes obligé.e.s à restreindre nos fréquentations et nos sorties. 

Par Marie-Claude Giroux, journaliste collaboratrice

Au début, contrairement à ce que j’aurais pensé, ça m’a fait du bien. Le fait est que j’avais déjà entrepris un cheminement personnel qui me faisait apprécier le temps que je passais seule. En plus, les activités sportives à l’extérieur ont fini par être permises et j’ai pu voir mes ami.e.s (ceux et celles qui aiment bouger). Cependant, ces rencontres devenaient de plus en plus espacées, car j’avais vraiment conditionné mon cerveau à apprécier la solitude. Cette période de confinement m’a aussi permis de faire le ménage dans mes amitiés et c’est là que j’ai réalisé que le nombre chutait drastiquement. Lorsqu’on décide de faire du changement dans son hygiène de vie, ça implique nécessairement de laisser de côté certaines personnes. 

Ainsi, de ce petit nombre d’ami.e.s choisi.e.s, il est parfois difficile de trouver un moment pour se voir. De plus, cette année, on dirait presque un copier-coller avec le retour des restrictions gouvernementales. Spontanément, je me suis dit que ce serait une autre année à m’isoler et à continuer ma croissance personnelle. Sauf que là, je trouve que mes moments de solitude commencent à être longs. Ma bulle familiale, je l’adore, mais il me semble qu’on n’a plus autant de choses à se dire, nos vies sont moins remplies de rencontres à raconter. J’adore les réseaux sociaux – parce qu’ils me fascinent, leur expansion me fascine – mais parler avec un.e ami.e de façon virtuelle ce n’est pas ce qui me fait tripper le plus. Oui c’est mieux que rien, mais comme le virtuel ça va vite, ont raccourci nos échanges. J’ai besoin d’équilibrer ma vie amicale! Je m’adapte super bien aux changements, j’aime ça, ça me met au défi. 

Mais là je m’ennuie. 

Je m’ennuie d’entendre les histoires en face à face avec mes ami.e.s. 

Je m’ennuie de voir leur sourire, leurs yeux, leurs gestes (si iels sont aussi expressif.ve.s que moi, alors on a le droit à un beau spectacle!).

Je m’ennuie de dire « Couche ici, voyons! On va se faire un super déjeuner demain ».

Je m’ennuie de cuisiner pour les autres et de faire des recettes spéciales présentées sur une belle table. 

Je m’ennuie de faire du ménage beaucoup trop excessif et d’entendre mon ami.e dire « c’est donc bien propre chez vous, une chance que tu ne viens pas chez nous » tout ça en lui répondant « ben voyons! Tu sais bien que je m’en fous de ton ménage! J’ai juste eu le temps de le faire cette fois! ».

Je ne tomberai pas dans le pessimisme. Ici, je me permets de laisser aller mes états d’âme, mais je suis une optimiste qui trouve toujours des solutions et du bon dans tout. Le bon dans tout ça, c’est qu’avec le ménage que j’ai fait autour de moi, le prochain souper sera entouré de personnes que j’ai choisies pour être dans ma vie et réciproquement, évidemment! En plus, la pandémie me permet de me perfectionner en cuisine. Je fais maintenant des pains succulents! Je deviendrais peut-être la future MCRicardo du Québec! 

 

Ressources pour nous aider à traverser cette période de solitude : 

Solitude – Tel-aide : http://www.telaide.org/a-lecoute/solitude/ 

Ligne d’écoute : https://www.ecoute-entraide.org/ligne-decoute/ 

Ressources de l’Université Laval : https://www.ulaval.ca/mon-equilibre-ul/ressources 

La création de groupes de discussion sur Facebook ou sur d’autres plateformes est une excellente initiative aussi!

 

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