La dolce vita à l’Université est possible

Vous savez quoi?

Moi, j’étudie à l’université, mais je me lève à 10 heures du matin, et parfois plus tard. Je peux décider d’ouvrir une bouteille de vin et la boire un mercredi soir avec mes colocs. Prendre le temps de savourer mon café d’après-midi, en écrivant selon mon inspiration du moment. Je vis ma vie en prenant mon temps.

À quoi sert-il de se presser? De toute façon, la vie se termine un jour, et on ne peut pas contrôler cela. On peut mourir demain. Pourquoi courir après le temps? Lui ne se préoccupe pas de nous, alors laissons-le faire ses trucs par lui-même et vivons notre vie, à la fin! Pour cela, je n’ai ni téléphone cellulaire ni compte sur Facebook. Si vous voulez me parler, venez chez moi ou appelez à mon appartement! Le contact humain direct est plus agréable que le contact virtuel.

Les pauvres étudiants, qui vont à cinq ou six cours par semaine, parfois trois par jour, et qui ont un chum ou une blonde à satisfaire, un emploi à accomplir, une famille à voir, des amis à écouter… j’ai pitié d’eux.

Moi, je n’ai pas de chum régulier, je fais l’amour avec ceux que je choisis, tout en aimant. Je n’ai pas besoin de travailler beaucoup, parce que j’ai juste trois cours par session et tout coûte moins cher. Je n’ai pas besoin de voiture parce que je prends l’autobus et je fais du covoiturage. Ma famille habite loin d’ici et je suis très à l’aise avec ce fait ; je leur écris des messages et c’est assez. Et mes amis ont leur vie comme moi. Nous nous rencontrons librement et sommes capables de dire non.

J’ai le temps d’apprendre le chinois, de faire mon propre pain et mon propre hydromel, de cuisiner des plats savoureux, le temps d’écrire de la poésie et des articles, de relaxer à tout moment, d’aller prendre un verre dans Vieux-Québec avec des amis si ça me chante… Je ne comprends pas les étudiants qui s’inscrivent à cinq cours en même temps et s’embarquent dans un emploi à temps presque plein en même temps pour payer des cours qui ne les intéressent même pas. Qu’est-ce qui les pousse à finir leurs études plus vite? Que fuient-ils? Moi, je préfère étudier un an de plus avec l’esprit en paix et le corps bien reposé.

De toute façon, j’ai voyagé et travaillé pendant trois ans avant de retourner à l’école, et rien de grave ne m’est arrivé. Personne ne surveille la quantité de choses sérieuses qu’on fait. Les choses sérieuses n’ont pas plus d’importance que les choses qui donnent du plaisir.

J’étudie ce que j’aime, les langues et la littérature. Je ne me plains pas de mes cours, parce que j’y apprends beaucoup et que ça me passionne, et j’ai l’occasion d’écrire et de parler à plein de gens différents, choses que j’aime. Que demander de plus? Qu’est-ce que les étudiants cherchent en occupant tellement leur temps à des activités qui les vident de leur énergie? De toute façon, après les études, il faut travailler. Personnellement, je n’ai pas tellement hâte de travailler à temps plein pour une quelconque entreprise. Je préfère profiter de mon temps en faisant mes devoirs à temps partiel, quand j’en ai envie. Et de cette façon, j’obtiens de meilleurs résultats, sans grands efforts, car mon intérêt pour mes cours est naturel.

Imaginez votre vie, si vous aviez seulement neuf heures de cours que vous aimez par semaine, que vous travailliez huit heures par semaine et que le reste du temps, vous pouviez être vous-même sans vous énerver? Je crois que ça vaut bien un an de plus à étudier.

Réfléchissez: qu’est-ce qui vous pousse à tellement vous stresser?

La vie est belle, prenez votre temps pour en profiter. Vous aurez assez de temps pour vous plaindre de l’inactivité de la vieillesse plus tard. Soyez actifs envers ce qui a réellement de l’importance: VOTRE VIE. Parce que le reste est seulement des choses que vous ajoutez à vous-même et qui créent l’illusion du succès, alors que vous pourriez vivre plus sainement autrement.

Je ne sais même pas si je vais finir mes études ici, peut-être que je vais aller étudier en Espagne l’an prochain, pourquoi pas? Qu’est-ce qui me limite? L’argent? Peu importe, je trouverai bien une solution si je décide d’aller ailleurs. Être en accord avec son âme est ce qui compte. Comprenez-vous? Comment allez-vous vivre votre avenir maintenant? Relaxez, rien n’est si important que vous devez sacrifier votre équilibre pour l’accomplir. Se stresser provoque une mort plus rapide et diminue la qualité de vie immédiate, alors j’opte pour un mode de vie sain, au rythme que je choisis. Et vous?

Lysianne Rondeau
Étudiante en sciences du langage

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