Photo: Courtoisie, Patrice Lévesque

Alimenter la discussion par l’art

 

Jeudi dernier, dans le cadre de la campagne Le respect rien de moins, avait lieu une soirée d’expression féministe mettant en vedette des performances d’artistes féministes de l’Université Laval. Cinq performances sous le thème du respect et du consentement furent présentées au Pavillon Alphonse Desjardins. Auréliane Macé et Camille Lévesque, fondatrices de Les Jupes courtes et organisatrices de l’évènement, s’entretiennent avec Impact Campus sur l’importance ainsi que la place de l’art féministe dans la scène artistique.

« Avec le collectif Les Jupes courtes, on fait du théâtre d’intervention féministe, ce qui veut dire qu’on veut redonner la parole à celles à qui on la retire trop souvent, et ce, depuis trop longtemps », lance Auréliane Macé. Sa collègue, Camille Lévesque, ajoute : « Une soirée d’expression féministe laisse la place à nos artistes de pouvoir s’exprimer sur le thème du respect, thème central du mouvement féministe ».

La campagne intitulée, Le respect rien de moins, qui vise à prévenir et sensibiliser la communauté universitaire face au harcèlement psychologique, discriminatoire et sexuel était donc toute désignée pour tenir une soirée comme celle-ci.  « Ça faisait un petit moment qu’on voulait organiser un évènement qui mettrait des femmes inspirantes de l’avant et lorsqu’on a entendu parler de la campagne on trouvait vraiment que ça fittait avec le message et les valeurs qu’on essaie de véhiculer », lance Mme. Macé.

Cette nouvelle campagne vient s’ajouter dans la liste d’implication du collectif Les Jupes courtes, ce regroupement déjà très présent au sein du mouvement #metoo et Sans oui, c’est non! Des mouvements qui sont encore et toujours d’actualité. « Même si ça fait un an et demi [#metoo] c’est toujours d’actualité et ça ne finira jamais de l’être », relate Mme. Lévesque.

Photo: Courtoisie, Patrice Lévesque

Les deux jeunes femmes disent n’avoir rencontré aucune difficulté dans le recrutement d’interprètes désirant effectuer une performance de leur crue. « On va chercher dans nos connaissances et les artistes qu’on connait. Il y a beaucoup de femmes talentueuses qui ne cherchent qu’à être mises en lumière ».

Une lutte féministe par l’art

Le collectif se lance comme mission d’effectuer une lutte féministe par l’art. Elles élaborent un peu plus sur le sujet lorsqu’elles expliquent : « qu’il y ’a quelques années, une étude sur la place des femmes dans le milieu des arts démontrait que malgré qu’une majorité de femmes étudient dans le domaine, dans le milieu professionnel, ce sont majoritairement des hommes qui occupent les postes d’importances (comédien, metteur en scène, etc.). Nous nous sommes donc engagées à lutter pour l’égalité par l’art et ainsi faire changer les mentalités tout en donnant un droit de parole aux artistes féminins ».

Elles ajoutent que l’art permet « de rejoindre toute sorte de personnes différentes qui ne se seraient pas intéressées aux thématiques avancées dans un simple message ». Grâce au théâtre d’intervention, les deux étudiantes de l’Université Laval peuvent « attirer l’attention sur des sujets qui ne sont pas mis de l’avant de façon explicite et qui laisse place à l’interprétation chez le spectateur. Ce n’est pas une présentation orale qu’on fait et on ne donne pas de leçons non plus. On veut que les gens se questionnent et discutent entre eux après les performances. On pense que l’art doit être engagé et doit trouver une utilité pour la communauté. C’est important qu’on en parle ».

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