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COVID-19 : deux vaccins à ARN messager développés

Depuis le début de la pandémie au Québec, plus de 250 000 personnes ont contracté la COVID-19 et près de 9 500 personnes en sont décédées. Considérant ces chiffres, l’urgence de distribuer les vaccins s’accentue. La crise sanitaire à l’échelle mondiale a permis de mettre à jour une technologie peu connue : le vaccin à ARN messager, ou pour ceux qui s’y connaissent, ARNm.

Le 9 décembre dernier, Santé Canada approuvait le vaccin de Pfizer/BioNTech. Deux semaines plus tard, le gouvernement donnait le feu vert au vaccin de Moderna. Ces deux vaccins à ARN messager, sont actuellement distribués afin de combattre la COVID-19. Seulement, plusieurs ignorent que cette technologie est utilisée depuis plus d’une décennie pour combattre certaines maladies, dont le cancer.

Premièrement, c’est quoi l’ARN?

Pour obtenir l’acide ribonucléique (ARN), l’acide désoxyribonucléique (ADN) est requis. L’image qu’on nous présente lorsqu’il est question de génétique et qui ressemble à une échelle tordue, c’est un brin d’ADN. L’ARN, lui, constitue une copie d’un brin d’ADN qu’on désire reproduire.

De son côté, l’ARN est une structure quaternaire, c’est-à-dire, qu’il confère aux protéines leurs diverses fonctions. Certaines protéines octroient les fonctions que les cellules prendront, alors que d’autres peuvent être  impliquées dans le conditionnement de l’ADN.

L’ADN est bicaténaire. Le terme bicaténaire signifie que la structure de l’ADN est composée de deux barres de chacun des côtés de l’échelle tenant les barres transversales qu’on peut voir sur notre fameuse image mentionnée plus haut. L’ADN est non modulable puisqu’il  contient toutes les informations génétiques. Si l’ADN était modulable, les gènes pourraient changer constamment.

Pour sa part, l’ARN est monocaténaire, c’est-à-dire que l’échelle est coupée sur sa longueur en son centre. L’ARN est moduable. Cela signifie que contrairement à l’ADN, il est possible de déterminer les matériaux utilisés pour l’autre barre de l’échelle, en prévoyant ses liaisons chimiques.

Concernant l’ARN (reprenant notre exemple de l’échelle), détient trois fonctions principales. Il supporte l’information génétique d’un ou plusieurs gènes. Il peut prendre une structure secondaire ou tertiaire stable, non modulable, et accomplir des fonctions visant à accélérer, décélérer ou réorienter des réactions chimiques nécessaires au fonctionnement des cellules. Finalement, il sert de guide pour organiser des réactions chimiques.

Chacune de ces fonctions nécessitent un type d’ARN. La fonction de support d’information génétique est particulièrement intéressante. Elle forme L’ARN messager, ou ARNm.

Le vaccin à ARN messager 

Chaque organisme contient de l’ADN et de l’ARN. Les virus, qui sont des agents infectieux, n’échappent pas à cette règle. Pour les vaccins, l’ARNm est ciblé. Le docteur Nicholas Brousseau de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) explique pourquoi on se sert des propriétés de l’ARN à des fins vaccinales : « L’ARN messager envoie du matériel génétique donnant la recette du virus à notre corps pour que celui-ci construise des anticorps typiques à la COVID-19. »

Autrement dit, le vaccin inocule une partie de l’ARN du virus, pour forcer le corps à construire l’autre moitié de l’échelle. Il faut s’imaginer une équation d’arithmétique. Le but étant d’atteindre une structure d’ADN, qui est stable, nous devons donner la moitié de l’équation qui permettra d’obtenir cette stabilité. Par exemple : nous avons un code d’ARN de « -9,-3,-7,-2 »,  alors le corps n’aura pas d’autre choix que de répondre en fournissant les valeurs « 9,3,7,2 », d’où résultera des parties d’ADN virale inoffensives. Ainsi, une réponse immunitaire se crée : une défense contre la COVID-19. Dr. Brousseau spécifie qu’en aucun cas l’ARN messager injecté par le vaccin n’atteindra le noyau des cellules. Comme ce n’est pas de l’ARN humain qui est injecté, il n’y a aucune chance que l’ADN ne soit affecté par le processus. À noter que l’exemple donné constitue un exemple dans un but explicatif, et ne constitue d’aucune façon un code génétique réel.

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