Plus le débat sur la hausse des frais de scolarité s’étire, plus les gérants d’estrades s’excitent, et plus j’ai l’impression de lire dans les médias des commentaires de partisans du Canadien de Montréal qui donnent à qui mieux mieux leur opinion ou pondent des solutions miracles comme s’ils avaient eu un éclair de génie.

Dans mes lunettes : Le dénominateur commun

Plus le débat sur la hausse des frais de scolarité s’étire, plus les gérants d’estrades s’excitent, et plus j’ai l’impression de lire dans les médias des commentaires de partisans du Canadien de Montréal qui donnent à qui mieux mieux leur opinion ou pondent des solutions miracles comme s’ils avaient eu un éclair de génie. Foutaises. Ras le bol. Informez-vous.

Depuis vendredi dernier, journée de la conférence de presse présentée comme un premier « front commun » historique des trois associations nationales étudiantes, les tentatives de discréditer cette alliance temporaire fusent de toute part.

Par où commencer.

Sur le fond, les associations nationales sont différentes, c’est vrai.

L’Association pour une solidarité syndicale étudiante est pour le gel des frais de scolarité dans une perspective de gratuité scolaire. Or que retient-on dans l’espace public actuellement ? La gratuité scolaire. Mais pourtant Gabriel Nadeau-Dubois se tue à dire dans les médias que la gratuité n’est pas l’objectif de la présente campagne. Son but, et celui des étudiants qu’il représente, c’est de contrer la présente hausse de 1625$ sur cinq ans des frais de scolarité.

La FECQ et la FEUQ sont pour un gel des frais de scolarité. Ils ne parlent pas de gratuité scolaire. Là-dessus, oui, les fédérations sont différentes de l’ASSÉ d’un point de vue idéologique. Mais de quoi parle-t-on aujourd’hui ? De la hausse de 1625$ des frais de scolarité, rien d’autre.

La CLASSE, la coalition large de l’ASSÉ, est aussi décrite comme la frange la plus radicale du mouvement étudiant. Plus radicale, dans ses positions ou dans ses actions ? Vous savez, la CLASSE n’est pas la seule à organiser des occupations de bureaux de ministre ou d’édifices publics. La FECQ et la FEUQ aussi le font. Des étudiants de la FEUQ et de la FECQ étaient, eux aussi, sur le pont Jacques-Cartier quand il a été bloqué. Les coups d’éclat se multiplient d’un côté comme de l’autre. À moins d’avoir manqué quelque chose ou de m’être fait flashouillé comme dans Men in Black, je n’ai pas vu une association être plus radicale qu’une autre lors de la présente campagne.

Je vois déjà venir la prochaine question. Si les associations luttent pour la même idée, pourquoi ne le font-ils pas ensemble ? Les associations étudiantes pourraient effectivement avoir un même programme, mais voyons cela d’un autre œil. En étant divisés, ils s’assurent de ratisser très large. Il faut comprendre que le champ de bataille n’est pas seulement à Montréal. Les membres de la CLASSE sont centralisés à Montréal alors que les fédérations représentent des étudiants partout en province. D’un point de vue logistique, il serait très inefficace pour les associations étudiantes nationales de centraliser leurs actions.

Alors oui, leurs agendas diffèrent, et c’est possiblement une bonne chose. C’est comme en journalisme : si tout le monde a la même source d’information et que tout le monde dit la même chose, on peut oublier les perspectives et la diversité des points de vue.

Le mouvement ainsi décentralisé permet ce que vous voyez tous les jours dans les médias, des actions locales dans toutes les régions du Québec.

Donc au final, la FECQ, la FEUQ et la CLASSE arrivent très bien à s’entendre actuellement, ce qui est en soi exceptionnel. Mais n’allez pas croire que ce n’est qu’une façade. Sur la hausse de 1625$ des droits de scolarité, ces trois organisations sont contre, point à la ligne.

Quand elles disent qu’elles font front commun, les associations ne disent pas qu’elles fusionnent, elles se concertent et s’entendent pour former une coalition temporaire contre leur ennemi commun, le gouvernement libéral.

 

Consulter le magazine