Demandes de la CADEUL : L’environnement prend une grande place

La CADEUL (confédération des associations étudiantes de l’Université Laval) a déposé sa plateforme de revendications aux différents partis fédéraux. En vue de l’élection prochaine, le regroupement étudiant a présenté les enjeux jugés comme prioritaires par la communauté universitaire. Voici un portrait des demandes de la CADEUL. Les demandes de l’AELIÉS suivront dans un autre texte.

En premier lieu, l’aide financière aux études. Sans surprise, la CADEUL fait de ce sujet un fer de lance pour le prochain gouvernement. L’éducation est une compétence provinciale et cela entraine quelques difficultés dans le pouvoir d’action du fédéral sur ce sujet. Les étudiants québécois font affaire avec le régime d’Aide financière aux études (AFE) et non les programmes canadiens tels que le Programme canadien de bourses aux étudiants (PCBE).  En 2016, le gouvernement fédéral a annoncé un réinvestissement de 300 M$ par an dans le PCBE afin d’augmenter de 50% les bourses de la population étudiante canadienne. En même temps, le gouvernement instaura l’abolition de deux crédits d’impôt qui profitaient à tous les Canadiens et Canadiennes. Il y a donc eu compensation pour les étudiants et étudiantes québécoises qui ne profitent pas du PCBE. Presque quatre ans plus tard, les montants compensatoires sont jugés «insuffisants» par la CADEUL et l’association demande un recalcul.

Les représentants de la CADEUL ont donc comme première recommandation :« Que le gouvernement fédéral procède au calcul du montant compensatoire auquel le Québec a droit en raison des modifications apportées au Programme canadien de bourses aux étudiants suite à l’abolition du crédit d’impôt sur les frais de scolarité et au crédit d’impôt pour les manuels scolaires et ce d’ici le budget 2021-2022. »

Les frais indirects de recherches (FIR) sont inévitables et indispensables au bon fonctionnement de la recherche. Ces frais sont assumés par les universités qui profitent du Fonds de soutien à la recherche (FSR).  Les FIR sont quantifiés en pourcentage des frais directs de la recherche et les grandes universités québécoises comme McGill, Montréal et Laval sont celles recevant le moins de remboursement des FIR. Les programmes de soutien indirect à la recherche ne sont pas assez étoffés et n’aident pas assez les universités. Selon l’Association francophone pour le savoir (ACFAS) cette offre devrait s’étendre jusqu’à 40% du financement de la recherche octroyé.

Deuxième recommandation :« Que le gouvernement fédéral bonifie le Fonds de soutien à la recherche afin que les coûts indirects de la recherche soient financés à un minimum de 40% des coûts directs de la recherche universitaire. »

Les trois prochaines recommandations touchent l’environnement et parlent assez d’elle-même. Pas besoin de mise en contexte ou de mise à niveau pour les comprendre.

« Que le gouvernement fédéral mette en place les mesures nécessaires à l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris. » (3)
« Que le gouvernement fédéral axe sa politique énergétique uniquement vers le développement des énergies renouvelables. » (4)
« Que le gouvernement fédéral cesse de financer et subventionner les secteurs pétrolier et gazier. » (5)

Pour ce qui est du transport et du troisième lien, encore une fois il s’agit d’une compétence provinciale où le fédéral peut intervenir financièrement. Avec l’arrivée d’un possible réseau structurant dans la capitale nationale, la ville de Québec cherche toujours du financement permettant la construction de celui-ci. Les fonds octroyés par le fédéral dans le Fonds pour l’infrastructure verte sont accaparés à 72% par la ville de Montréal contre 8% pour la ville de Québec. Montréal et sa mairesse refusent d’envoyer les 800 M$ manquant à la ville de Québec pour la construction du réseau structurant. Des délais sont donc à prévoir dans l’amélioration du transport en commun dans la vieille capitale. Un pôle d’échange du réseau structurant se trouverait à l’Université Laval.

Recommandation 6 :« Que le gouvernement fédéral assure le financement du projet de réseau de transport structurant de la Ville de Québec, à hauteur de 1,2 G$, tel qu’annoncé. »

Finalement, une promesse brisée par Justin Trudeau : la réforme du mode de scrutin. Le gouvernement libéral promettait la fin du mode de scrutin majoritaire uninominal à un tour. Situation comparable à ce qui se passe au Québec… L’idée d’un système proportionnel mixte revient souvent sur le plancher et, selon plusieurs, permettrait une meilleure représentation des intentions de votes des électeurs. Le cynisme, la logique de bipartite et le vote stratégique diminueraient grandement avec l’arrivée d’un système de représentation mixte.

Recommandation 7 :« Que le gouvernement fédéral s’engage à réformer le mode de scrutin actuellement en vigueur au Canada en vue d’y introduire des éléments de proportionnalité.»

 

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