Les films de l’année à voir chez soi

L’année 2021 s’achève avec une impression de s’achever de la même façon que 2020 si ce n’est que maintenant, la certitude que tout est toujours temporaire peut aider à amoindrir la charge émotionnelle qu’un douzième confinement apporte. Au départ, je devais vous faire part de mes coups de cœur cinématographiques des quinze derniers mois afin que peut-être, vous puissiez rattraper ceux qui vous faisaient envie au cinéma ou dans le confort de votre lit, mais les annonces des derniers jours m’ont forcée à revoir un peu mes choix.

 Par Emmy Lapointe, rédactrice en chef

C.R.A.Z.Y – Jean-Marc Vallée
Le film est sorti il y a 15 ans, je sais. Mais depuis quelques temps, le film était tout simplement introuvable sur toutes les plateformes, parce que l’équipe du long-métrage se battait pour conserver ses droits sur la musique, bataille qu’elle a finalement remportée. Il nous est donc possible de (re)voir ce film grandiose qui demeure, à mon avis, l’un des meilleurs – si ce n’est pas le meilleur – films québécois. David Bowie et Charles Aznavour cohabitent avec une filée d’acteur.rice.s percutant.es (Michel Côté, Marc-André Grondin, Danielle Proulx). Des plans à couper le souffle, violence et amour inconditionnel en perpétuel combat.

Disponible sur la plupart des plateformes de location.

Les Oiseaux ivres – Ivan Grbovic
Entre réalisme brutal et fever dream, le film de Grbovic, fier représentant du Canada aux Oscars, puise entre autres sa force dans sa lutte au manichéisme, dans son tout est tellement plus compliqué que ça. La musique de Philippe Brault et le jeu de Jorge Antonio Guerrero sont les forces tranquilles du film.

Disponible en location sur le site du Clap.

La Parfaite victime – Monic Néron et Émilie Perreault
Documentaire sur les parcours judiciaires des victimes d’agressions sexuelles au Québec. Évite la complaisance, choque comme il est nécessaire de le faire. Musique de Benoit Pinette en appui solide. Entre larmes de sympathie et angry crys. Le film de Néron et Perreault a fait énormément parler pour ses chiffres, pour son approche, peut-être pas assez pour la cause qu’il défend.

Disponible sur toutes les plateformes de location.

Benedetta – Paul Verhoeven
Dans la dernière année, Paul Verhoeven est venu se hisser assez haut dans ma liste de réalisateurs préférés avec mes visionnements de Her (pas celui où le gars tombe en amour avec une intelligence émotionnelle) et Show Girl. Benedetta, drame amoureux-horrifique-biopic, est audacieux dans son traitement médiéviste et grotesque (il ne faut pas être du genre à crier à la violence/nudité gratuite si on veut apprécier le film). Les sœurs italiennes du 17e siècle de Paul Verhoeven sont habitées d’une vitalité mortelle qui nous échappe à toustes.

Disponible sur toutes les plateformes de location.

Souterrain – Sophie Dupuis
Peut-être un peu moins percutant que Chien de garde, mais tout de même. Dans une mine de Val-d’Or, un mineur tente de sauver cinq de ses collègues coincés sous la terre. Reflet d’une masculinité en crise. Anxiogène par moment, peut-être parce que j’ai peur du noir et des endroits exigus.

Disponible sur Criterion et toutes les plateformes de location.

Titane – Julia Ducournau
Récit articulé-désarticulé autour d’Alexia, danseuse dans un bar automobile, tueuse en série, bientôt dans la peau d’un d’autre. Si Titane ouvre plus de portes qu’il n’en exploite, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’un coup de circuit visuel et narratif. Un peu cyberpunk sur les bords, les plans de Ducournau ont des allures de Grand Theft Auto avec une valeur ajoutée, évidemment. Le scénario est complexe et ne concède rien, tout comme le jeu d’Agathe Rousselle et Vincent Lindon.

Avertissement : Si le premier long-métrage de Julia Ducournau, Raw, vous avait donné le goût de vomir, c’est peut-être un film à mettre de côté.

Disponible sur toutes les plateformes de location et sur le site du Clap.

Autres suggestions en vrac

  • Annette – Léos Carax
  • The Woman in the Window – Joe Wright
  • Raya et le dernier dragon – Don Hall

Et si vous êtes plus du genre séries télévisées, jetez un œil sur l’article de William.

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