Nuance des positions

Au moment d’écrire ces lignes, le dernier «débat» concernant la hausse des frais de scolarité, ou plutôt la position à adopter, à l’émission Tout le monde en parle de Radio-Canada déboule sur les réseaux sociaux.

Un des grands moments du «débat», après coupures et montage vidéo ? L’exploitation des ressources naturelles au Québec.

Inviter deux représentants étudiants à la deuxième émission la plus écoutée de la SRC était une idée louable, mais comment cette histoire-là aurait-elle pu bien finir ? Il n’y aurait malheureusement pas eu d’autre chute à ce «débat» qu’un haussement d’épaules, surtout en fin d’émission. Le cynisme social, dirigé envers le monde politique éclabousse les associations étudiantes et, du même coup, les mobilisations en tout genre. Si le cynisme est une autre manière de «laisser tomber», il est aussi une certaine recherche de nuances dans les propos. Il est symptomatique d’un repositionnement face au schéma idéologique classique québécois. Nous attendons des représentants qui tiennent mordicus à leur discours, sans distinctions pour toutes questions parallèles. Qu’ils se définissent une bonne fois pour toutes d’un côté de la barrière. Qu’ils tiennent le débat à notre place ? Certainement pas. Car c’est aussi ça un des penchants de l’éducation: la faculté de penser par nous même, de tenir un débat intérieur pour connaître notre position. L’arène politique visible, celle diffusée par les médias est sans nuance. Et, contrairement à notre débat imaginaire, il semble que la seule conclusion sera le haussement d’épaules.

Écrit sur Let Go de Son Lux

Benjamin Jébrak

@BenJebrak

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