Le terme a énormément circulé sur Internet ces derniers jours. Venant d’un terme des Forces spéciales de l’armée américaine pour décrire l’élimination d’un terroriste, il a été repris par une génération de bidouilleurs de l’informatique.

Tango Down

 

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Les attaques informatiques venant des groupes transnationaux et diffus que Anonymous et Lulz ne se sont pas fait attendre. Quinze petites minutes après l’annonce par le FBI de la fermeture du site de partage MegaUpload, et de ses sous-sites, les attaques par déni de service distribué (DDoS) volaient dans tous les sens sur le Net. Principales cibles: les sites américains de la justice, du gouvernement et les grandes entreprises hollywoodiennes. Enfin ça, c’était pendant les quinze premières minutes. 
 
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Bien que, d’un point de vue participatif, ces attaques soient réellement impressionnantes, le mouvement s’essouffle et se fissure. Tout d’abord, car, en apparence, Anonymous n’a pas de structure à sa tête. Les appels à la concentration des attaques sur certaines cibles se multiplient, mais chacun, bien que se revendiquant d’un mouvement global, souhaite laisser sa trace particulière. Ensuite, car faire tomber un site Internet, c’est faire tomber une vitrine. Bien sûr, la fermeture de plateformes de vente cause des dégâts aux entreprises, mais les données sont bel et bien protégées derrière des protocoles de sécurité. Finalement, parce qu’en ce qui concerne Anonymous, le mouvement évitera à tout prix de mettre un de ses membres en danger. Et c’est louable. C’est ce qui était arrivé lors de l’opération cartel (#OpCartel) où, affirmant détenir des informations primordiales sur le cartel mexicain et ultraviolent Los Zetas, le mouvement s’était alors rétracté afin de protéger ses membres.
 
Et après
 
Dire que Anonymous répond à SOPA serait vrai. Dire que c’est logique serait faux. L’arrestation des dirigeants de l’entreprise et la fermeture pure et simple du site, bien que dirigé par le gouvernement américain, a demandé la collaboration de dizaines de pays, dont évidemment la Nouvelle-Zélande. Ces hommes n’étaient pas cachés dans des sous-sols, ne représentent pas la «population». Il s’agit des chefs d’une entreprise qui ont engrangé près de 150 millions de dollars de bénéfices en cinq ans grâce aux abonnements. Liberté d’expression ? Pas si sûre. De tout temps, ils savaient qu’ils violaient impunément les droits d’auteur. Et ce n’est pas parce qu’un crime est noyé dans la multitude que cela arrête d’être un crime.
SOPA sonne la fin de l’âge d’or du net ? Pour l’utilisateur régulier d’Internet, peut-être. Mais ne vous en faites pas, les patrons multimillionnaires de YouTube, Reddit etc vont être capables de payer leur loyer d’ici les prochains mois. Pour ceux qui souhaitent réellement naviguer de façon sécuritaire et anonyme, il existe toujours les réseaux P2P tels que Cypherweb, FreeNet ou Darknet. Et avant que quiconque réussisse à couper ces réseaux, de l’eau aura coulé sous les ponts.
 
Écrit sur When the Coulds- The Dawn and the Embrace
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