Des cégepien-ne-s qui se trémoussent sur de la musique pop : voilà bien la description qui convient le mieux au Pub universitaire, (en théorie) propriété des étudiant(e)s de premier cycle, et (en pratique) géré par des administrateurs quelconques sous l’égide de la CADEUL. Or, s’il y a fort à parier que la population étudiante ne veut pas d’un pseudo-Dagobert, il semble néanmoins que la direction du Pub préfère la quantité de clients à la qualité de l’établissement.

Et si on n’est pas d’accord avec eux, on peut faire quoi ? On peut en parler au représentant à l’externe de notre association étudiante en espérant que celui-ci fasse adopter au 2/3 des voix une résolution au sein du caucus de la CADEUL et que le conseil d’administration juge bon d’approuver la résolution pour qu’ensuite elle soit possiblement appliquée par la direction du Pub. Simple comme tout et très démocratique, non ?

Le Pub est une expression parfaite de ce qui se passe à la CADEUL. Une clique dirigeante se soucie de moins en moins de ce que veulent les étudiant(e)s, et encore moins de ceux dont les idées vont à l’encontre de celles des exécutant(e)s. Et pendant qu’on ignore les « dissidents », les visées de l’organisation grossissent : plus de clients pour le Pub, plus de commerces sous l’égide de la CADEUL, plus de visibilité, plus d’argent. On passe d’une association étudiante dont le but premier est de servir ses membres à une corporation dont l’objectif premier est de grossir et de gagner du pouvoir.

Alors, que faire ? Au début de l’été, Les Chiens de Schrödinger, émission de radio diffusée sur les ondes de CHYZ 94,3, ont lancé un mouvement se voulant une alternative à la non-possibilité de faire valoir son opinion, soit le mouvement #boycottpubu.

À première vue, la réaction peu sembler un peu intense : l’ambiance du Pub n’est pas plaisante, mais ce n’est pas si grave que ça. Or, l’enjeu dépasse une simple question de musique et de mineur(e)s qui fréquentent un bar universitaire. Le boycott du Pub universitaire est une mesure qui prend son sens dans le contexte actuel où le membre lambda de la CADEUL est traité comme un moins que rien, au détriment d’un CA tout puissant qui règne en maître.

En boycottant la plus vieille concession de la CADEUL, le message qu’envoient les Chiens et leurs auditeurs est simple. Si les instances « démocratiques » ne donnent aucune place aux étudiant(e)s, alors il faut parler le seul langage que comprend la CADEUL : le langage de l’argent.


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