Business as usual

Les allégations rapportées récemment par l’équipe de l’émission Enquête sont très troublantes. Ce qui l’est encore davantage, c’est qu’elles sont seulement la pointe de l’iceberg du racisme institutionnel et politique qui règne au Canada depuis des dizaines d’années envers les nations autochtones.

Il faut être très naïf pour penser que le Canada, dans sa forme actuelle, est un pays ouvert et tolérant envers les droits des minorités.

C’est l’hypocrisie qui est de mise. Les « défenseurs » des droits et libertés individuelles des minorités sont toujours volontaires pour protéger les droits de ceux qui veulent porter leur niqab pour se faire assermenter.

C’est facile de protéger la minorité qui porte le niqab. Ça paraît bien.

Mais pour les Amérindiens ? « Bof, de toute manière ils ne s’aident même pas eux même. Comment voudrais-tu qu’on aille les aider ? Dans la vie, aide-toi et le ciel t’aidera. » Ce sont des paroles que l’on entend tous les jours lorsque la discussion bifurque sur ce sujet.

Ça fonctionne toujours de la même manière, au Canada. C’est deux poids, deux mesures.

En matière autochtone et dans bien d’autres domaines, ce pays est comme un mari qui bat sa femme. Il fait des promesses : que ça ne va jamais plus arriver et qu’il est aimant. La première chose qu’on apprend, c’est que les promesses ont été rompues aussitôt qu’elles ont été dites.

Les Amérindiens ont perdu foi en ce pays qui leur a fait mille et une promesses et qui ne les a jamais tenues. En réalité, c’est le constat d’échec de cette fédération canadienne, même pas en mesure de prendre soin des siens, prendre soin des peuples qui étaient les premiers sur ce territoire.

Voilà une autre raison de l’urgence d’une réforme en profondeur du Canada. À l’aube de l’anniversaire de la Confédération, quel bon timing pour refonder ce pays qui a trop de fois déçu !

Tout le monde au Canada mérite mieux, probablement les Amérindiens plus que personne.

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