D’autres chats à fouetter

Cette semaine, M. Harper sera à New York, mais pas pour se présenter au Sommet sur le climat. Il a bien d’autres chats à fouetter que de s’occuper de l’environnement. Sans que ce soit étonnant, cela reste indignant que le chef d’État canadien se contente bêtement de suivre les autres moutons qui traînent le troupeau en bas du pont.

En effet, la Chine, l’Inde, la Russie (entre autres) boudent le sommet. Les premiers, troisièmes et quatrièmes en termes d’émissions de CO2 seront absents. Comme ils ne veulent tellement pas voir le problème, ils décident de l’ignorer. Très intelligent.

Et comme dans les différents dossiers militaires où Harper a suivi le 1600 Pennsylvania Avenue comme un grand frère qui, peu importe le mauvais exemple, a toujours des idées géniales, il calque son attitude sur celle des grands pollueurs. Encore un exemple du sens des responsabilités de l’homme qui dirige le deuxième plus grand pays du monde. La plus grande réserve d’eau potable au monde. Un des principaux poumons de la planète.

Le chef de l’État avec le plus de ressources semble nager dans le bonheur alors qu’il ira souper avec Ban Ki-moon pour discuter d’enjeux environnementaux.

Ah ben on est rassuré coudonc! Il fallait simplement le dire que M. Harper a tellement à cœur l’environnement qu’il préfère s’entretenir directement avec le Secrétaire des Nations unies que de se présenter à un sommet où il aurait pu influencer plus de 100 autres chefs d’État.

Non, mais un peu plus sérieusement, le Premier ministre canadien délègue sa ministre de l’Environnement, Leona Aglukkaq, pour représenter le pays. Ce que la Chine et l’Inde ont également fait. « Profitez-en les enfants, on vous laisse la maison pour le week-end, faites pas trop de dégâts! »

Tristement, des dégâts il y en aura si on laisse les émissions de gaz à effet de serre atteindre un sommet pour le siècle en cours… d’ici huit ans en 2025. Selon Michel Jarraud, Secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale, après cette date en théorie, les émissions devraient graduellement descendre pour atteindre un zéro relatif avant 2080. Le zéro relatif faisant référence à une égalité entre les émissions et tout ce qui compense, par exemple, la flore et les océans. Faute de quoi, le maximum de deux degrés d’augmentation de la température globale par siècle sera dépassé avant 2100.

C’est épeurant, mais pour des chefs d’État, la tête bien enfouie dans leur bunker anti-toute, rien n’est moins important.

 

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