Ah, l’être humain. L’espèce la plus évoluée sur Terre. Oui, peut-être sur papier, mais pas sur Facebook. Entre deux vidéos de chats qui jouent du piano, disons qu’il serait assez difficile de prouver à quiconque notre supériorité à l’aide de la plateforme créée en 2004 par Mark Zuckerberg.

Ah, l’être humain. L’espèce la plus évoluée sur Terre. Oui, peut-être sur papier, mais pas sur Facebook. Entre deux vidéos de chats qui jouent du piano, disons qu’il serait assez difficile de prouver à quiconque notre supériorité à l’aide de la plateforme créée en 2004 par Mark Zuckerberg. 

Raphaël Lavoie

Soyons francs ! Facebook est une sacrée belle vitrine pour l’imbécilité humaine. Récemment, c’était au tour de la page québécoise « Toutes des folles », dite TDF, de s’y illustrer avec mention.

Si vous y êtes encore inconnu, il s’agit d’un festin de bon goût où près de 400 membres se répugnent du genre féminin à grands coups de photos et statuts dits « humoristiques ». Des femmes en cage et des blagues sexistes bourrées de fautes, c’est effectivement très drôle. Je dirais même édifiant.

Peu à peu découverte par les internautes québécois, la « fraternité » a vécu son réel moment de gloire la semaine passée, lorsqu’elle fut vivement dénoncée par la présidente du Conseil du statut de la femme, Julie Miville-Dechêne. Ainsi exposés dans plusieurs médias d’importance, le savant groupe Facebook, de même que les autocollants pour voitures à son effigie, font depuis beaucoup parler d’eux. Et ce, à mon grand désarroi.

Est-ce que de tels propos sexistes se doivent d’être dénoncés ? Sans aucun doute. Toutefois, de là à faire de l’histoire la Une d’un grand quotidien de la région de Québec, il y a une marge. Le groupe n’est rien d’autre qu’une nouvelle preuve du manque de jugement humain. Un party de sous-sol du 21e siècle où des « mononcles » virtuels racontent des histoires grasses entre quatre murs de stucco numériques.

Il n’y a pas de mouvement de société ici. Il n’y a qu’une poignée d’hommes désabusés, aussi comiques qu’ils sont respectueux envers la femme. 400 personnes me direz-vous, c’est une fichue bonne poignée. Vous n’avez pas totalement tort. Ceci étant dit, 400 personnes, c’est bien peu lorsque l’on considère comment le reste de la population québécoise tient en estime le statut de la femme au sein de notre société. Il en faudra plus pour ébranler nos convictions et codes sociaux. J’en suis convaincu.

Ainsi, c’est avec, je l’avoue, un peu de naïveté, que je souhaite que cet article soit le dernier qui mentionne le discutable regroupement « Toutes des folles ». Par chance, celui-ci tombera sous peu dans l’oubli et redeviendra la fantaisie de quelques individus qui n’ont rien d’autre de mieux à faire que de rouler leurs partenaires du sexe opposé dans la boue.

Hélas, même avec le TDF derrière nous, le cirque continuera sur les réseaux sociaux. Dis-moi donc, doux Facebook, quand cesseras-tu d’être aussi pertinent ?

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