Photo : Raphaël Guyard

À l’occasion de la 7e fête des semences et de l’agriculture urbaine de Québec, plusieurs conférences étaient organisées dimanche au pavillon Alphonse-Desjardins. Impact Campus a profité de l’occasion pour s’entretenir avec l’agronome Lili Michaud.

Q1 : Comment peut-on procéder pour cultiver en appartement?

Première des choses, il faut penser aux pots. Qu’est-ce qu’on va utiliser? Moi, je privilégie beaucoup les contenants à réserve d’eau. Si on est le moindrement bricoleur, ce n’est pas très compliqué de se faire des contenants à réserve d’eau. Il existe des plans sur Internet. C’est relativement facile, et ça va faciliter beaucoup la gestion durant l’été. […] Après ça, on va choisir quelles plantes on va mettre là-dedans. C’est sûr que les tomates sont très populaires. Souvent, on part avec ça. De toute façon, pour un début, c’est vraiment avantageux de penser à des choses faciles. Peut-être compléter avec des petites fines herbes comme du basilic.

Q2 : L’espace restreint peut-il être un problème?

Le facteur le plus limitant, c’est le soleil. Si votre petit balcon est au nord, on a un problème parce qu’on n’a pas assez d’ensoleillement. S’il est orienté au sud ou à l’ouest, ça va bien. On va avoir suffisamment de soleil. À la rigueur au nord, vous pouvez toujours cultiver de la laitue, ça va bien aller. Mais, à part ça, les tomates [c’est plus difficile]. C’est plus ça le facteur limitant. Même si vous avez juste un petit coin, à condition que vous décidiez de le consacrer à vos cultures, il n’y a pas de problème.

Q3 : Le mois de mars est-il un bon moment pour commencer?

Ça dépend. Pour les débutants, je dirais d’attendre d’acheter des plans. Ceux qui ont déjà cultivé par les années passées vont peut-être avoir le goût de partir eux-mêmes leurs plans. Par exemple, je pense aux tomates. Alors là, à ce moment-là, oui c’est le temps de commencer. C’est le temps de choisir les variétés de tomates qu’on va utiliser. Donc, [il faut] acheter des semences et les partir à l’intérieur. Ça ne sera pas déménagé dehors dans les gros contenants avant fin mai, début juin.

Q4 : Est-il possible de cultiver l’hiver?

L’hiver, si on parle de légumes comme tel, à l’intérieur, c’est très difficile. Encore là, c’est la lumière qui n’est pas suffisante. Ça prend vraiment des lumières très fortes spécialement conçues pour les plantes. Et, évidemment, si on calcule le coût de ces éclairages-là plus l’énergie, au bout du compte, ce n’est pas très rentable de faire un tel système juste pour quelques plans. […] Quand on parle de débutants, la culture à l’intérieur est plus difficile à moins de faire des pousses, des germinations. Ça fait un jardin d’hiver qui est relativement facile en autant qu’on ait quand même une bonne fenêtre.

Q5 : Avez-vous un conseil pour les débutants?

Je dis tout le temps aux gens : « Si vous êtes débutants, allez-y petit, allez-y avec des choses faciles. Vous allez acquérir de l’expérience, vous allez acquérir des aptitudes et là vous pourrez agrandir. » C’est illimité. C’est ça qui est intéressant avec le jardinage.

Photo : Danika Valade
Photo : Danika Valade
Des pots de toutes sortes

Lors de sa conférence « La culture des légumes en pots » présentée à l’occasion de la 7e fête des semences, Lili Michaud a fait découvrir plusieurs variétés de pots pouvant permettre à cultiver dans un amphithéâtre Hydro-Québec bondé de visiteurs. En voici quelques exemples.

Pots en plastique
  • Avantage : « Ce sont des pots qui sont légers. Ça se transporte facilement. »
  • Inconvénient : « Ça laisse peu passer l’air, donc il risque d’avoir des problèmes de pourriture des racines. »
Pots en terre cuite
  • Avantage : « Bonne porosité. Il y a un bon développement racinal. »
  • Inconvénient : « Arrosage et ajout d’engrais fréquents. »
Contenants à réserve d’eau
  • Avantage : « Autonomie. »
  • Inconvénient : « C’est assez dispendieux. »
Consulter le magazine