La conférence «L'apprentissage de la musique : son apport pour la vie de l'apprenant du 21e siècle», qui a eu lieu du 22 au 24 novembre dernier, avait entre autres pour objectif d'expliquer en quoi la musique représente un formidable outil au service de l’apprentissage.

Apprendre tout en chantant !

La conférence «L’apprentissage de la musique : son apport pour la vie de l’apprenant du 21e siècle», qui a eu lieu du 22 au 24 novembre dernier, avait entre autres pour objectif d’expliquer en quoi la musique représente un formidable outil au service de l’apprentissage.

Anne Lafay

On remarque d’emblée que les enfants doués pour la musique sont souvent des enfants qui réussissent aisément dans beaucoup d’autres domaines, tels que les mathématiques ou le langage. La musique, si ludique et si divertissante, stimule les enfants, leur permet d’apprendre plus facilement et de développer des habiletés cognitives primordiales au développement langagier.

Multiplication en chantant

Sylvain Barrette est enseignant au primaire à Québec, et il est également un musicien passionné et enthousiaste. Dans ses classes, musique et mathématiques chantent à l’unisson, car, selon lui, «la mémoire profite beaucoup de la musique et on peut mieux mémoriser en chantant». Il nous présente alors, dans son atelier «Les bonds en mathématiques», dix chansons qu’il a composées dans le but de faciliter l’apprentissage des tables de multiplication chez les enfants.

Chaque chanson correspond à une table et fait varier les plaisirs musicaux, dans ses aspects de hauteur (grave ou aigu), d’intensité ou de rythme. De plus, les paroles accompagnées de gestes et de mises en scène sont encore plus amusantes. Cet enseignant enjoué est lui-même souvent surpris de voir combien les enfants prennent du plaisir et «apprennent sans le savoir» les tables de multiplication qui leur donnent habituellement tant de mal.

Les sons qui chantent

Jonathan Bolduc est chercheur au laboratoire Mus-Alpha, situé à Ottawa, mais très prochainement à Québec. Il s’intéresse principalement à la question des liens entre la musique et l’apprentissage scolaire, à savoir le langage, la lecture et l’orthographe. Dans sa présentation «Quelques idées pour développer les capacités langagières par l’entremise de la musique», il explique que la lecture nécessite trois compétences particulières qui sont celles de distinguer une rime, reconnaître les syllabes et les sons dans un mot. Selon Jonathan Bolduc, «tout est une question de rythme». C’est pourquoi il a créé un ensemble de comptines et de musicogrammes, courtes chansons composées à partir d’un livre pour enfants, afin de développer ces trois aspects fondamentaux du langage chez les jeunes enfants de maternelle. Encore une fois, les gestes et les expressions du visage y ont toute leur place pour rendre ces comptines dynamiques, rieuses et rythmées.

La musique, tant par ses aspects ludiques et agréables que par ses aspects plus techniques (rythme, hauteur, intensité, etc.), est donc un atout majeur pour le développement cognitif et la stimulation langagière des jeunes enfants. De plus, elle est un outil riche pour l’enseignement scolaire.

Sylvain Barrette conclut en précisant que son objectif est avant tout de «donner le plaisir d’apprendre les mathématiques». De même, Jonathan Bolduc a achevé son exposé en expliquant que «dans le programme scolaire, il y a une compétence qui s’appelle : apprécier». Aux rires enjoués de la salle, on imagine aisément que personne ne doute du plaisir des enfants à chanter ces comptines et ces chansons pleines d’entrain et de dynamisme. Plaisir, comme clé de la réussite.

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