Crédit photo : Centre de recherche CERVO

Avancée scientifique importante pour comprendre la dépression

Une équipe de recherche dirigée par Caroline Ménard, professeure à la Faculté de médecine de l’Université Laval et chercheuse au Centre de recherche CERVO, aurait mis au jour les mécanismes du cerveau causant l’apparition de symptômes dépressifs. Les caractéristiques distinctes des cerveaux masculins et féminins expliqueraient pourquoi la dépression se manifeste différemment en fonction du genre.

Il était connu de longue date que la dépression n’affectait pas de la même façon les hommes et les femmes : Caroline Ménard rappelle que la maladie est deux fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes, que les symptômes sont différents et que les antidépresseurs ne produisent pas les mêmes effets chez ces dernières. L’objectif de l’équipe de recherche était d’expliquer ces divergences.

Une étude précédente réalisée sur des souris avait mis en évidence de telles différences entre les cerveaux des spécimens mâles et femelles. Dans une situation de stress prolongé, on voyait chez les souris mâles une perte de la protéine claudine-5 localisée dans le noyau accumbens du cerveau, une région du cerveau impliquée dans le contrôle des émotions. Chez les souris femelles, ces perturbations se concentraient plutôt dans le cortex préfrontal, une région du cerveau impliquée dans la régulation de l’humeur, de l’anxiété et de la perception de soi.

L’équipe de recherche de la professeure Ménard a observé ces mêmes différences chez l’humain en examinant les cerveaux de personnes récemment décédées. Autre découverte intéressante : l’équipe de recherche a découvert que les femmes souffrant de dépression avaient dans leur sang une présence significativement plus élevée de la sélectine E soluble, une molécule inflammatoire. Cette molécule était absente dans le sang des hommes souffrant de dépression.

Ces découvertes viennent ainsi constituer une piste potentiellement intéressante qui permettrait de mieux comprendre le phénomène de la dépression, et ainsi mieux cibler le traitement des personnes qui en souffrent. Selon les données datant de 2012 de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC), 12,2 % des Québécois.e.s âgé.e.s de 15 ans et plus avaient déjà souffert de dépression majeure au cours de leur vie. La proportion atteignait 15 % chez les femmes, et 9,3 % chez les hommes.

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