Ces vaccins qui blessent

«Quand Lauralie a réagi 45 minutes après le vaccin, tout de suite j’ai su que c’était relié au vaccin. Il n’y avait aucun doute», affirme Pascale Beaumont, mère de Lauralie, victime (présumée) d’un choc postvaccinatoire et décédée à l’âge de huit ans. Après avoir reçu six vaccins, Alexis, âgé de deux ans, est tombé dans un profond coma. «À son réveil, Alexis n’avale plus, ne parle plus, ne marche plus», explique Chantale Primeau, sa mère. Ces parents sont nombreux à raconter leur mésaventure dans le documentaire de Mme Moreco. L’histoire se répète, le scénario est le même pour plusieurs parents, qui, après avoir fait vacciner leur enfant, le voient réagir dans les minutes, heures ou jours qui suivent. Cette réaction est-elle vraiment causée par le vaccin? Plusieurs médecins clament la coïncidence. «Ils disent que l’autisme se déclare souvent vers ces âges-là, que le vaccin n’y est pour rien», souligne Lina B. Moreco.

Du mercure et de l’aluminium
Deux substances sont actuellement pointées du doigt: le thimérosal et l’hydroxyde d’aluminium. Le thimérosal est un préservatif qui contient de l’éthylmercure. Il est utilisé pour prévenir la dégradation et la contamination de certains vaccins. L’hydroxyde d’aluminium est un adjuvant, ce qui signifie qu’il est ajouté au vaccin pour stimuler la réponse immunitaire et ainsi augmenter son efficacité. Le thimérosal est un produit toxique. «Il peut causer des problèmes aux reins, à la peau, au système nerveux. C’est un produit très toxique», explique, dans le documentaire de Mme Moreco, David A. Geier, un biochimiste qui poursuit des recherches épidémiologiques sur l’impact du mercure dans les vaccins. Lorsqu’il est interrogé sur la sécurité du thimérosal, William Egan, de la Food and Drug Administration (FDA), avoue que le thimérosal n’a jamais été testé sur les humains. «Il est impossible d’affirmer avec certitude que la quantité de mercure présente dans les vaccins ne peut blesser un enfant», admet-il. Les autorités médicales affirment que la quantité de mercure présente dans les vaccins est infime, de beaucoup inférieure aux limites toxiques. «Ce n’est pas la substance qui est toxique, c’est la dose. La quantité de mercure dans les préparations vaccinales est en deçà des seuils», indique Philippe DeWals, professeur au Département de médecine sociale et préventive de l’Université Laval et président du Comité d’immunisation du Québec.

Au Canada, depuis 1994, le seul vaccin contenant du thimérosal qui est administré d’office aux enfants est celui contre la grippe. «Les compagnies pharmaceutiques ont enlevé le thimérosal de la composition de plusieurs vaccins. Ils se sont lassés de payer des avocats pour défendre la sécurité de leurs produits», explique M. DeWals. Pour ceux qui croient à un lien de causalité entre les vaccins et le développement de certaines maladies, le thimérosal a été soustrait des vaccins parce que les scientifiques se sont rendu compte des dangers associés à ce produit, mais ils ne veulent pas avouer leur faute. «Le thimérosal a été enlevé parce qu’il y avait un risque», estime Mme Moreco.

Cependant, les solutions de rechange ne sont pas toujours disponibles et l’efficacité est souvent moindre. «Dans le passé, nous avons eu un doute associé à la sécurité d’un adjuvant utilisé pour un nouveau vaccin. Des études sérieuses ont été effectuées et nous ont montré qu’effectivement, ce vaccin n’était pas sécuritaire. Il n’a jamais été homologué», assure M. DeWals. «Les vaccins sont les produits de santé les mieux étudiés quant à la sécurité», continue-t-il.

Des études controversées
Les deux parties insistent sur le fait que des études sérieuses ont été effectuées. D’un côté, il n’y a aucun lien de causalité entre l’administration de vaccin et le développement de maladies et de l’autre, les vaccins seraient à l’origine de plusieurs atteintes neurologiques. «De grandes études et de grandes revues ont été faites et concluent qu’il n’y a pas de lien causal», indique M. DeWals. Dans les années 1990, une étude suédoise conclut effectivement qu’il n’y a aucun lien entre l’autisme et les vaccins. «Cette étude est controversée. Les chiffres ont été manipulés, les groupes d’âge des enfants utilisés ont été changés», déplore Mme Moreco. En 2004, le Dr Éric Fombonne, directeur du service de pédopsychiatrie de l’Hôpital de Montréal pour enfants, a effectué une étude sur 6 000 sujets britanniques et n’a décelé aucune association entre l’autisme et la vaccination. Or, il s’avère que le Dr. Fombonne a agi, en 2004, comme témoin expert contre des familles avec
des enfants autistes. Selon Mme Moreco, il aurait reçu 70 000$ US pour ses services lors d’un témoignage au Texas
en 2004.

En 1998, Andrew Wakefield, gastroentérologue canadien, a publié une étude, dans le très réputé journal The Lancet alors qu’il exerçait au Royaume-Uni. Dans ce papier, il allègue une possible association entre le vaccin RRO (rubéole-rougeole-oreillons) et l’autisme après avoir retrouvé des parties de virus de la rougeole dans les intestins de 12 enfants autistes. Cependant, aucun sujet sain n’a été examiné pour cette étude. Peut-être que ces enfants ont également des particules virales toujours présentes dans leur système digestif à la suite de la vaccination sans toutefois développer l’autisme. En 2004, le London Sunday Times rapporte que des parents des 12 enfants étudiés par Wakefield auraient été recrutés par un avocat engagé dans une poursuite contre les fabricants du vaccin RRO et que la Royal Free Hospital, où l’étude a été menée, aurait reçu 55 000 euros pour la recherche. De plus, le Dr Wakefield aurait personnellement reçu 400 000 euros, ce qu’il n’aurait pas déclaré dans les conflits d’intérêts de l’étude.

Prédispositions
Ce qui est plus ou moins mentionné dans le documentaire de Mme Moreco est que les présumées victimes des vaccins ont souvent des prédispositions génétiques ou biologiques. «L’état des enfants prématurés ou ceux avec un cerveau moins développé ou encore ceux avec un système immunitaire à zéro est amplifié par le vaccin», A-t-elle expliqué lors de son interview avec Impact Campus. «Il faut que ce soit un enfant avec des prédispositions graves», indique Serge Rivest, chercheur en neuro-immunologie à l’Université Laval. Le Dr Rivest a agi comme témoin expert dans la cause de Lauralie Beaumont. «Je n’ai pas démontré le lien entre le vaccin et son état. J’ai expliqué la destruction de son cerveau qui a été causée par une réponse inflammatoire», affirme-t-il. Lorsqu’elle a été vaccinée, Lauralie était atteinte d’une microcéphalie, mais elle se développait presque normalement. Près de 45 minutes après avoir reçu le vaccin DTaP (diphtérie-coqueluche-tétanos), la fillette âgée de quatre ans a réagi et a régressé à un niveau de développement équivalent à celui d’un enfant naissant. Pascale Beaumont déplore que l’on ait vacciné sa fille malgré les risques accrus chez Lauralie de présenter un trouble plus grave à la suite de l’inoculation du vaccin. «Dans la monographie du vaccin… on parle des précautions à prendre pour les enfants qui ont des problèmes neurologiques et on dit que ces enfants-là peuvent développer des problèmes neurologiques beaucoup plus importants… dans les deux à trois jours suivant l’administration du vaccin. Pourquoi ces informations ne figurent-elles pas dans le protocole d’immunisation?», se questionne-t-elle. Pourquoi a-t-on vacciné son enfant malgré tout?

De nombreux spécialistes, dont les Dr DeWals et Ward, n’hésitent pas à décrire des effets secondaires, parfois dramatiques, associés aux vaccins. Le vaccin contre la tuberculose (BCG) peut tuer les enfants souffrant d’un déficit immunitaire congénital. «On ne sait jamais si un enfant est atteint au moment de le vacciner», souligne le Dr Ward. On soupçonne aussi le vaccin contre la grippe d’être associé à l’apparition du syndrome de Guillain-Barré, une maladie neuromusculaire où les anticorps produits en réponse au vaccin s’attaquent au système nerveux périphérique. «Environ un cas sur 100 000 enfants vaccinés contre la rubéole va développer une méningite. Ces enfants sont habituellement prédisposés et ces effets sont marqués sur le vaccin», explique Serge Rivest. «Il existe un programme d’indemnisation pour les victimes de certains vaccins au Québec», souligne M. DeWals. Pour les parents de présumées victimes, ce programme à des lacunes concernant la transparence et l’honnêteté intellectuelle des membres qui y siègent.

Les autorités médicales ramènent souvent le chiffre 0,01 % pour justifier la vaccination. Ce 0,01 % serait la proportion d’individus victimes des effets secondaires des vaccins. «Les avantages de la vaccination compensent grandement les risques minimes», rapportent-ils. «Une épidémie de rougeole a éclatée en Estrie au sein d’enfants non vaccinés, il y a quelques années. Une jeune fille a souffert d’une encéphalite, une complication de la rougeole. Elle a failli y passer. Le risque d’être victime d’un effet secondaire du vaccin est maintes fois moindre que celui de contracter les maladies infectieuses très graves, voire mortelles, contre lesquelles le vaccin protège», rappelle Philippe DeWals. «Quel nombre est-il concevable d’assumer pour le bien de la majorité?», demande Barbara Loe Fisher, cofondatrice et présidente du National Vaccine Information Center. «Doit-on accepter d’être le 1 pour 1000 sacrifié pour le bien de l’humanité?», demande Yves Ketterer, qui a développé le myofasciite à macrophages, une maladie neuromusculaire dégénérative, à la suite du vaccin anti-hépatite A.

«Le débat est clos»
Le 13 février dernier, l’hôpital Sainte-Justine écrivait, sur la page d’accueil de son site Internet: «Vaccination : le débat est clos». De son côté, Mme Moreco estime que ce débat n’a pas eu lieu. «Je n’ai trouvé aucun argument qui justifie l’arrêt de la vaccination, elle est incontournable. Mais il y a des problèmes avec les vaccins, des enfants souffrent. Il faut que les autorités médicales arrêtent de dire qu’il n’y a aucun lien de causalité. Il faut ouvrir les discussions», lance Lina B. Moreco. Madame Moreco ajoute que le mépris des médecins envers les parents doit cesser. «L’attitude doit changer», pense-t-elle. La cinéaste veut que les autorités mettent en place des protocoles de soins pour les victimes et que des moyens soient pris pour les guérir. Les spécialistes renvoient la balle: «Ces films dénigrent la science à tout coup, soutient M. DeWals. On ne mettrait pas des vies en danger sans raison. Puisqu’il n’y a pas de lien, on ne fera pas mourir les enfants de maladies évitables».
 

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