Il y a environ 100 ans, un doctorant de Harvard, Clarence Little, était le premier à utiliser des souris pour ses expériences, d’où son surnom d’homme-souris (il portait une cape et assurait la sécurité du campus. Ah non, c’est autre chose ça. Désolée, je m’égare…).

DÉCOUPE UNE SOURIS POUR CONNAÎTRE L’HOMME

Il y a environ 100 ans, un doctorant de Harvard, Clarence Little, était le premier à utiliser des souris pour ses expériences, d’où son surnom d’homme-souris (il portait une cape et assurait la sécurité du campus. Ah non, c’est autre chose ça. Désolée, je m’égare…). Il a alors fondé le laboratoire Jackson dans le Maine en 1929 et aujourd’hui, 4 000 types de souris y sont disponibles !

Ce mammifère est devenu un modèle de référence dans l’étude de la biologie humaine. Mais quelles sont les caractéristiques des modèles animaux ? Les modèles les plus reconnus par la commu­nauté scientifique sont, entre autres, la levure de bière, le néma­tode (un ver), la mouche du vinaigre, le poisson zèbre, et la souris domestique. Entre nous, on est plus proche du singe que de la souris, non ? Oui, mais. Les avantages des ménageries couram­ment utilisées sont qu’elles ont une descendance nombreuse, un développement rapide, une taille réduite et un régime alimen­taire peu contraignant. Finalement, ce serait une histoire de lo­gistique pour simplifier la vie du chercheur. Un peu, mais pas seulement. Commenceriez-vous les casse-têtes par ceux de 5 000 pièces ? Les biologistes ont fait pareil, ils ont pris la décision d’étu­dier des phénomènes complexes avec des modèles « simples ». Cela a facilité un certain nombre de découvertes scientifiques.

Ce n’est pas une fin en soi et il faut ensuite étudier l’humain pour valider un maximum d’hypothèses dans la mesure où l’éthique le permet. L’idée importante est d’utiliser un modèle qui est adapté à ce que l’on étudie. Or, la souris est un mam­mifère comme l’Homme. Ce modèle animal apparaît alors sou­vent pertinent. Cela paraît évident, mais prenez la récente étude sur l’alimentation des rats avec des organismes génétiquement modifiés (OGM). Le chercheur Gilles Éric Séralini a conclu que l’ingestion à long terme d’OGM provoquerait des tumeurs. Son modèle d’étude, un type de rat, est connu pour développer des tumeurs de manière spontanée ! Un modèle n’est jamais parfait, et voilà pourquoi il est plus ou moins accepté par la communauté scientifique selon le domaine et le sujet d’étude. Mais il doit au moins être adapté au projet de recherche.

Revenons à nos souris de laboratoire : 25 millions sont vendues par an dans le monde : c’est le nombre d’habitants de la Malaisie ! L’ironie est que, selon une légende de la culture Haïda de l’Ouest canadien, c’est une vieille dame souris qui guide les Hommes du monde humain vers l’au-delà…

Anne-Laure Nivet

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