Défricher l’agroalimentaire

Du 13 au 15 janvier, plusieurs centaines d’étudiants de l’UL délaisseront temporairement les bancs d’école pour partir à la rencontre du grand public lors du 42e salon de la Semaine de l’agriculture, de l’alimentation et de la consommation (SAAC) au Centre de foires de Québec.

C’est tout le savoir scientifique présent en agriculture et en alimentation qui sera rendu accessible par ces étudiants désireux de partager leurs connaissances.

Chaque année, ils sont près de 300 de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation à vulgariser le savoir qu’ils ont acquis en agronomie, en agroéconomie, en nutrition, en sciences et technologies des aliments ou encore en science de la consommation. Dans un vaste parcours thématique ponctué de plusieurs kiosques, les visiteurs se voient offrir un véritable tour d’horizon du secteur agroalimentaire.

Que ce soit au Jardin où une foule de végétaux en fleurs sont présentés, à la Ferme où une majorité des animaux du patrimoine agricole québécois sont abrités ou encore au Symposium où plusieurs conférences portant sur l’agroalimentaire sont offertes, les découvertes se veulent nombreuses.

Une initiative entièrement étudiante qui, aux dires du doyen de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, Jean-Claude Dufour, est susceptible d’intéresser un grand nombre d’individus. Qu’il s’agisse du particulier cultivant son jardin où poussent carottes et tomates ou bien du fermier expérimenté, tous et chacun peuvent en apprendre davantage sur ce champ du savoir en pleine mutation.

Honorer les traditions

Cette année, une attention particulière sera accordée aux traditions et à la relation étroite qu’elles entretiennent avec les secteurs de l’agriculture et de l’alimentation. On souhaite ainsi montrer que le développement du monde agroalimentaire ne peut être pleinement compris qu’au regard des diverses coutumes qui ont modelé ce domaine au fil des années.

Comme le formule la vice-présidente du comité exécutif de l’événement, Ann-Sophy Côté, « c’est important de refléter ce qui se faisait avant pour comprendre pourquoi on fait les choses ainsi [maintenant] ». Des traditions qui, d’ailleurs, sont toutes aussi bien établies en production qu’en transformation et en consommation des aliments.

Or, tel que l’explique Jean-Claude Dufour, si plusieurs coutumes perdurent, le monde de l’agroalimentaire n’est pas moins tourné vers l’avenir. « Même les traditions les plus classiques ont évolué », explique-t-il. Cette mutation des traditions est bien visible en consommation où l’on voit la popularité de certains aliments diminuer drastiquement au profit d’autres. C’est notamment le cas de la pomme de terre, symbole de notre tradition culinaire, qui a vu sa consommation diminuer de 20 % en seulement 10 ans.

Toujours actualisé

Même si l’événement existe depuis 1975, l’organisation essaie constamment de renouveler les activités offertes pour susciter toujours plus l’intérêt des visiteurs. Comme l’explique le directeur de la Ferme, Mathieu Noël, les nouveautés sont toujours apportées dans l’optique de représenter le plus fidèlement possible la diversité du monde agricole en constante évolution et les besoins sans cesse réactualisés des consommateurs.

C’est ainsi que l’édition 2017 abritera pour une première fois des ânesses, la femelle de l’âne, dont le lait est de plus en plus utilisé dans la confection de certains fromages, poursuit l’étudiant en agronomie. De même, afin de répondre aux demandes actuelles des consommateurs et aux nouvelles normes en matière de bien-être animal, il sera possible d’observer certains porcs en stabulation libre, c’est-à-dire qui ne sont pas attachés dans leur enclos.

Un succès invétéré

Les attentes sont élevées pour les étudiants qui organisent l’événement depuis maintenant 41 ans. En effet, avec plus de 20 000 visiteurs, la SAAC est le plus grand salon étudiant au Canada. Un succès invétéré qui n’a d’égal que le défi que doivent relever les étudiants qui organisent bénévolement l’événement.

On peut mentionner, entre autres, l’exercice de vulgarisation demandé qui n’est pas de toute évidence pour un étudiant n’ayant pas encore achevé sa formation technique et scientifique. Comme le rappelle M. Dufour, un véritable « investissement en autonomie d’apprentissage » s’avère nécessaire pour participer à la SAAC en tant qu’étudiant.

Cela dit, selon le doyen, l’exercice en vaut la peine, puisqu’il s’agit d’une expérience personnelle et professionnelle exceptionnelle où les étudiants peuvent développer, diriger et financer entièrement un projet de grande envergure.

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