Face aux morts, on oublie parfois que la légionellose regroupe en réalité deux formes d'infections par Legionella. L'une pulmonaire et l'autre non pulmonaire. Seule la première est mortelle.

Démystification de la bactérie qui terrifie Québec

Face aux morts, on oublie parfois que la légionellose regroupe en réalité deux formes d’infections par Legionella. L’une pulmonaire et l’autre non pulmonaire. Seule la première est mortelle.

Pierre-Louis Curabet

Et toi, laquelle as-tu attrapée ? Cette question pourrait devenir courante depuis qu’une épidémie de légionellose touche la capitale. La bactérie Legionella déclenche ainsi deux types de pathologies. La première forme non pulmonaire est appelée fièvre Pontiac. En d’autres termes, une grosse grippe qui dure de 2 à 5 jours. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « aucun décès n’est associé à ce type d’infection ».

La seconde forme se nomme, elle, maladie du Légionnaire. Cette appellation lui a été donnée suite à un grand nombre d’infections parmi des membres de la Légion américaine en 1976, à Philadelphie. C’est une pathologie qui nécessite un traitement antibiotique, car elle est létale contrairement à la fièvre Pontiac. Elle se caractérise entre autres par de la fièvre, une perte d’appétit, etc. De plus, chez un tiers des patients, on observe « des crachats contenant du sang », toujours selon l’OMS.

Pas bon d’être un homme de plus de 50 ans

La Legionella prolifère dans les eaux tièdes ou dans les endroits tièdes et humides. L’infection résulte de l’inhalation de gouttelettes d’eau contaminées. La température optimale de prolifération de la bactérie est de 35 °C. Cette dernière contamine les tours aérofrigérantes des systèmes de climatisation, les humidificateurs, les bains bouillants, etc. Lot de consolation : il n’y a pas de transmission directe interhumaine.

Par ailleurs, des facteurs aggravants rendent certaines personnes plus sensibles aux deux maladies : sexe masculin, plus de 50 ans, alcoolémie et tabagisme. L’OMS affirme que « les patients les plus sensibles sont les immunodéprimés [personnes dont les défenses humanitaires sont affaiblies, NDLR], notamment les receveurs de greffe d’organe et les patients sous corticoïdes ». Malheureusement, il n’existe pas encore de vaccin contre la légionellose.

Préventions existantes

« Quelque soit le niveau de Legionella détecté dans le réseau d’eau d’un bâtiment, il est fortement recommandé d’effectuer un traitement du réseau d’eau, et de mettre en place par la suite un carnet sanitaire accompagné d’un carnet de maintenance régulière des installations », recommande Alexandre Meca, qui a travaillé pour International Consulting Office, cabinet d’études et d’ingénierie, spécialisé dans les normes, la santé-sécurité et la gestion du patrimoine. Du côté de l’OMS, on note que, « s’il est impossible d’éradiquer la source d’infection, il est possible de diminuer considérablement les risques ». L’organisation appelle, elle aussi, à un entretien des sources potentielles d’infections, ce que fait la mairie de Québec face à l’envolée des cas.


Consulter le magazine