Le Québec consomme plus d’hydrocarbures que d’électricité

Contrairement à ce que pourrait laisser croire notre production énergétique, le Québec consomme d’avantage d’hydrocarbures que d’électricité. Bien que 94% de l’électricité de la province soit le produit des barrages hydroélectriques, cela ne reflète pas notre consommation.

Par Ludovic Dufour, Chef de pupitre société

Comme le souligne Valérie Levée dans l’Agence Science-Presse, il y a une distinction importante entre production et consommation. Plusieurs secteurs ne sont pas alimentés par l’électricité ou très peu, ce qui explique que 55% de l’énergie consommée au Québec provient des hydrocarbures.

Cela laisse cependant 38% d’énergie venant de l’électricité et un 7% venant de biocombustibles, ce qui reste bien supérieur aux moyennes du Canada et de l’OCDE en termes d’énergies renouvelables, qui se situent à 16 et 11% respectivement.

Le rapport État de l’énergie réalisé par la Chaire de gestion du secteur de l’énergie, sur lequel se base Mme Levée pour ses statistiques, relève plusieurs fait pertinents. On y apprend que 29% de la consommation d’énergie émane du transport, deuxième plus grand consommateur après le secteur industriel. Le transport est d’ailleurs alimenté à 97% par le pétrole. Cette consommation est à moitié attribuable au transport personnel, et 20% est causée par des camions légers. Ces camions sont également de plus en plus populaires. Alors qu’en 1990, ils représentaient 24% des ventes de véhicules, ils représentent, en 2019, 69% des ventes.

Au niveau des gaz à effet de serre (GES), alors qu’entre 1990 et 2018 le Québec était parvenu à réduire ses émissions totales de 5%, le secteur du transport augmentait les siennes de 39%. Résultat, les émissions québécoises de GES en 2018 étaient en hausse par rapport à l’année précédente.

Au niveau canadien, le Québec fait cependant bonne figure. La province émet 9,8 tonnes de GES par habitant, alors que la moyenne canadienne est de 20. Il est toutefois à noter que cette moyenne est largement biaisée par le bilan peu flatteur de la Saskatchewan et de l’Alberta, dont les émissions par habitant dépassent les 60 tonnes. Les émissions des sept autres provinces se situent plus près de celles du Québec, qui reste néanmoins la seule province dont les émissions par habitant se situent sous le seuil des 10 tonnes.

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