Thèse en bref: Genoux malades recherchent traitements

Comment soulager les douleurs liées à l’arthrose du genou, ou pourquoi les orthèses se démarquent à ce chapitre.

Dans nos genoux se trouvent des surfaces articulaires recouvertes d’un épais cartilage. En temps normal, ce tissu conjonctif amortit les chocs et empêche ainsi le fémur et le tibia d’entrer directement en contact l’un avec l’autre. Or, il arrive parfois que des lésions dégénératives s’y créent et en provoquent la dégradation ; c’est ce qu’on appelle alors l’arthrose du genou, ou gonarthrose. S’ensuit normalement de la douleur, des limitations fonctionnelles et, à défaut de pouvoir être guéri, le besoin de soulagement.

C’est d’ailleurs à ce besoin que s’est attaqué Yoann Dessery, étudiant au doctorat du Département de kinésiologie de l’Université Laval, dans le cadre de ses travaux de recherche. En partenariat avec l’entreprise Ergoresearch de Laval, il a testé l’efficacité de plusieurs types d’orthèses plantaires et de genou sur cette maladie qui touche environ 300 000 Québécois.

Rencontré par Impact Campus à l’Université Laval, M. Dessery rappelle l’importance actuelle et future de ses recherches. « Présentement, l’arthrose au Canada entraîne des coûts directs et indirects de l’ordre de 17 milliards de dollars par année. Avec le vieillissement de la population et l’accroissement des taux d’obésité, ce chiffre pourrait se décupler dans les prochaines décennies », souligne-t-il.

Avant même de s’intéresser aux orthèses, l’étudiant-chercheur s’est attardé aux injections intra-articulaires de cortisone, un traitement analgésique et anti-inflammatoire couramment utilisé dans l’arthrose du genou. Pendant six semaines, il a donc suivi l’évolution de la douleur et des capacités fonctionnelles de quelques cobayes atteints de gonarthrose ayant subi cette intervention.

Résultats

« Nous avons constaté ce que nous soupçonnions déjà : les injections n’ont qu’un effet très limité dans le temps sur la douleur et le niveau d’activité physique. Si, dans un premier temps, le traitement est très efficace, son action s’atténue ensuite petit à petit au fil des semaines. Après six semaines, le patient est de retour à la case départ », analyse-t-il.

Et c’est sans compter les effets pernicieux d’une telle intervention. « Le problème avec les infiltrations de cortisone, c’est qu’elles masquent le chargement encaissé par l’articulation. Autrement dit, en atténuant fortement la douleur, elles désensibilisent l’individu arthrosique aux stress que subit son genou malade, explique M. Dessery. C’est donc un argument de plus en faveur de méthodes moins invasives, comme les orthèses. »

Mais encore faut-il que ces orthèses répondent aux besoins spécifiques de chaque patient souffrant de gonarthrose. Car s’il est facile de donner à tous grosso modo le même produit, cela ne veut pas dire qu’il sera forcément efficace. Dans certains cas, il peut même s’avérer nuisible.

En partant de ce constat, M. Dessery a d’abord comparé entre elles plusieurs types d’orthèses plantaires pour se rendre compte que ce sont celles faites sur mesure, inclinées latéralement et disposant d’un support d’arche, qui se démarquent. En ce qui concerne les orthèses de genou, ce sont celles de distraction et de rotation pour arthrose (OdrA) qui remportent la palme.

« Quelques recherches préliminaires semblent démontrer que ce serait une combinaison de ces deux types d’orthèses qui permettrait le meilleur compromis entre confort et fonctionnalité », conclut celui qui se destine à une carrière de chercheur.

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