L’hyperactivité est le trouble le plus diagnostiqué chez les enfants du primaire. Il touche même 5% des enfants d’âge préscolaire.

Hyperactivité infantile

L’hyperactivité est le trouble le plus diagnostiqué chez les enfants du primaire. Il touche même 5% des enfants d’âge préscolaire.

Sophie de la Sablonnière

«Martin est âgé de 3 ans. Selon ses parents, c’est un petit garçon qui écoute rare­ment ce qu’on lui dit. Il est fa­cilement distrait et dérange à la garderie. Il est souvent agité et parfois même agressif. Il se blesse fréquemment lorsqu’il joue et semble sans cesse vou­loir toucher à tout.»

Il est possible que cette si­tuation décrive un enfant que vous connaissez. Peut-être un cousin ou une cousine, un frère ou une soeur étant jeune. Peut-être même vous. Selon Nancy Leblanc, infirmière et profes­seure à l’Université Laval, le trouble déficitaire de l’atten­tion avec hyperactivité (TDAH) touche 3 à 7% des enfants d’âge scolaire (école primaire) et 5% des enfants d’âge préscolaire. Le TDAH est le trouble diagnos­tiqué le plus fréquemment chez les enfants du primaire. Cepen­dant, les premières difficultés comportementales surgissent à l’âge préscolaire. Des indica­teurs valides peuvent être ob­servés dès l’âge de 2 ou 3 ans.

Au niveau cérébral, l’hyperac­tivité touche le cortex préfrontal causant un déficit en dopamine et noradrénaline chez la per­sonne affectée. La cause prin­cipale du TDAH est l’hérédité à 76%. D’autres facteurs impor­tants sont à relever : la consom­mation d’alcool, de tabac et de drogues durant la période pré­natale, ou encore la prématurité chez le nouveau-né.

Lors du dépistage du TDAH, trois aspects sont évalués, soit l’inattention, l’hyperactivité et l’impulsivité. Pendant sa conférence, Mme Leblanc sou­lève que «l’inattention à l’âge préscolaire est souvent un as­pect négligé puisqu’entre 2 et 5 ans, il est rarement demandé à un enfant de se concen­trer sur une longue période de temps comme il est par exemple demandé aux enfants d’âge scolaire lorsqu’ils font leurs devoirs».

Il est important de dépister le TDAH à un jeune âge puisque 80% des symptômes observés au niveau préscolaire évoluent à l’âge scolaire et ont plusieurs conséquences négatives sur le développement de l’enfant. Une diminution des interactions sociales peut être observée dû à un isolement chez l’enfant se sentant étiqueté comme déran­geant. De plus, des relations négatives entre parents et en­fants peuvent se développer.

Enfin, Mme Leblanc insiste en disant qu’il «faut briser la croyance stipulant que les symptômes observés à un si jeune âge reflètent une période de développement remplie de nombreux changements et que ces symptômes disparaissent avec l’âge». Le dépistage précoce est donc la clé d’intervention ai­dant à minimiser les répercus­sions observées sur plusieurs plans chez les enfants atteints d’hyperactivité.

Crédit photo Une : Pascal Huot

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