Un étudiant consacre la majorité de son temps à potasser. À chaque période de rush d’examen, il se demande comment il va faire pour tout retenir. En fait, c’est la plasticité du cerveau qui fait le plus gros du travail.

La plasticité du cerveau : l’avenir de la neuroscience!

Un étudiant consacre la majorité de son temps à potasser. À chaque période de rush d’examen, il se demande comment il va faire pour tout retenir. En fait, c’est la plasticité du cerveau qui fait le plus gros du travail.

Catherine Gilbert

La plasticité peut être comparée à un matériau qui a la capacité de modifier sa forme et de la conserver lorsqu’il est sollicité. D’un côté plus biologique, la plasticité fait référence à la modification d’une propriété face à un stimulus externe favorisant la mémorisation et l’apprentissage. Le cerveau a la capacité de se modifier par expérience. En effet, plus le cerveau sera stimulé, plus les neurones se développeront et multiplieront leurs synapses. Celles-ci forment une zone de contact entre deux neurones ou encore entre un neurone et une autre cellule. Lorsqu’une action est commandée par le cerveau, le signal circule en passant par les synapses. Ainsi, plus notre cerveau comporte de synapses, plus il est performant.

L’autre point important de la plasticité neuronale est que, lors d’un accident ou d’un AVC, les réseaux de neurones peuvent s’adapter à de nouvelles missions. Par exemple, ils peuvent remplacer un sens par un autre. L’ensemble du cerveau peut entièrement se réorganiser. Ainsi, une personne ayant perdu plusieurs facultés motrices ou ayant subi une perte de mémoire pourra retrouver un mode de vie presque normal en stimulant son cerveau.

Favoriser la plasticité neuronale

Il existe plusieurs moyens pour favoriser la neuroplasticité. Tout d’abord, il est important de ne jamais cesser d’apprendre, que ce soit de nouvelles disciplines, comme les mathématiques, l’espagnol ou la menuiserie, ou seulement en développant sa culture générale. Or, avec l’âge ou suite à un accident, l’apprentissage se fait de plus en plus difficilement. Cependant, il ne faut pas se décourager, car l’éducation de ces personnes se fait par paliers. Pour les étudiants, il n’existe pas de remède miracle pour retenir le contenu de leurs cours, il faut lire et relire pour stimuler le cerveau et ainsi favoriser la mémorisation.

Les recherches en cours

Plusieurs recherches sur la neuroplasticité sont en cours actuellement à Québec. Le Dr Pierre Guertin, professeur titulaire au département de psychiatrie et de neuroscience de l’Université Laval, et son équipe font des recherches chez l’animal et chez l’humain visant à développer de nouveaux médicaments capables d’activer temporairement certains réseaux de neurones localisés au niveau lombaire de la moelle épinière. De son côté, l’équipe du Dr Cyril Schneider, professeur adjoint agrégé du département de Réadaptation de la Faculté de médecine de l’UL, travaille sur la compréhension du fonctionnement du cerveau de l’adulte et de l’enfant, ainsi que sur les mécanismes qui lui permettent de s’adapter suite à une lésion ou un traumatisme. Ils recherchent également un moyen de réactiver ce qui a été épargné par le dommage cérébral afin d’améliorer les conditions de vie des patients. Cette même équipe vient de recevoir plus d’un million de dollars pour poursuivre leur étude sur la prématurité. Enfin, le Dr Frédéric Bretzner, professeur du département de psychiatrie et de neurosciences de la Faculté de médecine de l’UL, et son équipe s’intéressent au développement et à la plasticité du contrôle neuronal du mouvement et de la marche.


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