Au département de génie mécanique de l’Université Laval, un groupe de re­cherche s’affaire à développer leur concept d’hydrolienne à ailes oscillantes, technologie innovatrice qui présente plusieurs avantages.

L’avenir de l’hydroélectricité

Au département de génie mécanique de l’Université Laval, un groupe de re­cherche s’affaire à développer leur concept d’hydrolienne à ailes oscillantes, technologie innovatrice qui présente plusieurs avantages.

André-Philippe Drapeau Picard

Dirigée par le professeur Guy Dumas, l’équipe de recherche du laboratoire de mécanique des fluides numé­rique (LMFN) travaille depuis 2004 sur le développement d’une technologie encore peu connue : l’hydrolienne à ailes oscillantes. Comme l’indique son nom, l’hydro­lienne est l’équivalent d’une éolienne sous l’eau. Le cou­rant entraîne les pales du dis­positif de haut en bas (mou­vement oscillatoire), et le mouvement est transféré à un arbre de transmission relié à une génératrice.

Les avantages du dispositif développé par le LMFN sont nombreux, à la fois en raison de son design et du milieu dans lequel on l’installe. Étant donné la plus grande densité de l’eau par rapport à l’air, cette dernière entraîne plus facilement le mouvement du montage. Une hydrolienne génère ainsi beaucoup plus de puissance qu’une éolienne de même taille pour des vitesses d’écoulement typiques dans chacun de ces milieux. En outre, comme les courants et les marées sont plus constants et prévisibles que les vents, la production d’électricité s’évalue plus aisément.

Ailes oscillantes

L’innovation de l’hydro­lienne de l’équipe de M. Dumas réside dans le fait que, à la dif­férence du modèle classique à pales rotatives, elle possède des ailes oscillantes. Les pales rectangulaires ne requièrent aucun gauchissement (défor­mation d’une surface plane, NDLR), contrairement aux pales des machines conven­tionnelles. Cette technologie permet un rendement éner­gétique intéressant même à faible profondeur. Ainsi, les hydroliennes à ailes oscil­lantes peuvent être installées dans les rivières, les fleuves ou les estuaires sans que la présence de barrages soit nécessaire. Elles présentent donc un grand potentiel un peu partout dans le monde et particulièrement chez nous, au Québec, où les cours d’eau sont nombreux.

À présent, en collaboration avec divers partenaires, le groupe de recherche travaille à la commercialisation de leur prototype. La conception et la fabrication font partie de cette phase du projet, sui­vies d’essais sur un démons­trateur d’hydrolienne. Ulti­mement, des engins seront installés à divers endroits dans la région du Lac Saint- Jean, où est basé le principal partenaire du projet. On pré­voit peu de réticence de la part de la population étant donné que, contrairement aux éoliennes, le dispositif de l’équipe de M. Dumas n’appa­raît pas dans le paysage. De plus, tout indique que son impact environnemental est minimal. Il s’agit donc d’une forme de production d’énergie extrêmement prometteuse pour l’avenir.

Crédit photo Une : Laboratoire de mécanique des fluides numé­rique

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