Le 25 mars dernier, le ministre de la Santé et des Services sociaux, le docteur Réjean Hébert, annonçait l’uniformisation de quatre ordonnances collectives à l’échelle provinciale ; ces dernières accorderont aux infirmières une plus grande autonomie pour le suivi et le traitement de quatre maladies chroniques : le diabète, l’hypertension, le cholestérol et les troubles de la coagulation sanguine.

Pouvoir supplémentaire pour les infirmières

Le 25 mars dernier, le ministre de la Santé et des Services sociaux, le docteur Réjean Hébert, annonçait l’uniformisation de quatre ordonnances collectives à l’échelle provinciale ; ces dernières accorderont aux infirmières une plus grande autonomie pour le suivi et le traitement de quatre maladies chroniques : le diabète, l’hypertension, le cholestérol et les troubles de la coagulation sanguine.

Elise Magnin

Les ordonnances collectives existent depuis le début des années 2000, la prescription de la pilule contraceptive étant la plus connue. Prescriptions données par un ou plusieurs médecins à un groupe de professionnels de la santé – comme les pharmaciens ou les infirmières et infirmiers dans le cas présent – elles permettent à ces professionnels de prescrire ou d’ajuster un traitement dans le cadre d’un suivi sans que le patient n’ait préalablement à revoir le médecin

Le processus visant à mettre en place les ordonnances collectives nationales s’appliquant aux maladies chroniques a nécessité une collaboration rigoureuse entre le Collège des médecins du Québec, l’Ordre des pharmaciens du Québec et l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec. Ces nouvelles ordonnances ont pour but de simplifier et d’assurer l’efficacité du suivi des patients tout en favorisant une collaboration plus étroite des professionnels de santé. Les médecins y verront également un gain de temps qui leur permettra de traiter d’autres patients.

Le médecin posera toujours le diagnostic premier et émettra lui-même l’ordonnance collective. Les infirmières pourront ensuite ajuster ces ordonnances en réagissant aux résultats de laboratoire et en adaptant les médications. Le développement de ces ordonnances constitue donc un nouvel outil à la disposition de l’infirmière pour offrir une meilleure prise en charge des patients malades chroniques  et l’accès au traitement s’en
verra simplifié.

Il aura fallu presque dix ans au gouvernement pour arriver à un consensus sur les ordonnances collectives. Cette entente interdisciplinaire témoigne d’une transition de culture, passant d’une époque où le médecin était le seul prescripteur à une ère nouvelle de travail interprofessionnel. Cette petite révolution, qualifiée « d’historique » par le ministre Hébert, s’inscrit dans une volonté de partage, de reconnaissance des compétences et non d’une concession de la part des médecins.

L’entrée en vigueur de ces ordonnances se fera le 15 avril prochain ; elles seront accessibles à tout le réseau de la santé du Québec sur le site Internet de l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux ( INESSS ).

« Nous encourageons les médecins à utiliser ces nouvelles ordonnances collectives nationales et celles déjà existantes puisqu’elles permettent d’améliorer l’efficacité des soins tout en s’assurant que la qualité est maintenue. Il faut miser davantage sur le travail en interdisciplinarité afin que chaque professionnel déploie, au bénéfice du patient, ses compétences au maximum » a expliqué le Dr Charles Bernard, président-directeur général du Collège des médecins du Québec.

Et le ministre ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, puisqu’il envisage déjà ce même principe pour le traitement des maladies pulmonaires obstructives et les infections transmises sexuellement et par le sang ( ITSS ). « Maintenant que nous avons fait la route, ce sera plus facile », explique Réjean Hébert.

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