S’informer à l’ère du numérique : La télévision reléguée au deuxième rang

La télévision, longtemps considérée comme la première source d’information des Québécois, vient d’être dépassée par les médias numériques (site web, téléphone intelligent, tablette). La plus récente enquête du Centre d’études sur les médias révèle que ces derniers n’ont pas seulement la cote chez les jeunes.

Selon cette étude, près de neuf Québécois sur dix disent se servir régulièrement des médias numériques. En effet, presque l’entièreté de la population québécoise leur fait appel, mais le temps et l’utilité de chacun varient beaucoup, précise Daniel Giroux, secrétaire général du Centre d’études sur les médias.

La statistique la plus parlante selon M. Giroux : 37% de la population utilise les médias numériques comme source première d’information, soit plus du tiers. La télévision, qui était au premier rang lors de la dernière enquête du Centre, obtient pour sa part 30%.

Ce qui surprend le plus le secrétaire général, ce n’est pas le dépassement en soi, mais la vitesse à laquelle ce dernier s’est fait. « On a connu un changement d’une importance majeure dans les deux dernières années. Les médias numériques, qui récoltaient 20% des votes, ont grimpé à 37% et la télévision, qu’on croyait quasiment intouchable, a chuté de 39% à 30% », lance-t-il.

Comment est-ce possible? Selon lui, c’est la percée des téléphones intelligents et des tablettes qui a accéléré le phénomène. Il rappelle qu’en 2013, La Presse prenait un virage numérique qui a eu un grand impact sur le visage du monde médiatique.

« Quand un de tes compétiteurs emprunte une avenue et que cela fonctionne, tu n’as d’autres choix que de le suivre. C’est ce qui est arrivé dans le cas de La Presse + », soutient Daniel Giroux.

Une question d’âge?

Questionné sur le facteur qui influence le plus le choix d’une personne quant à sa principale source d’informations, il répond que l’âge a un impact majeur. Toutefois, il soutient que ce facteur tend à s’effacer.

« Il y a quelques années seulement, on disait qu’il n’y avait que les jeunes qui se servaient des médias numériques. Maintenant, disons que la définition de jeunes a quelque peu changé. On parle plutôt des moins de 40 ans », ajoute-t-il à la blague.

Il conclut en mentionnant que les réseaux sociaux ont leur rôle à jouer dans cette tendance, puisque plusieurs recommandent des articles à leur cercle d’amis et que c’est de cette façon qu’une nouvelle voyage maintenant.

Consulter le magazine