Une ascension de plus 39 000 mètres d’altitude dans une combinaison pressurisée, le tout dans une montgolfière. Êtes-vous prêts à franchir la vitesse du son ?

Un petit saut pour l’homme…

Capture d'écran, Impact Campus

Une ascension de plus 39 000 mètres d’altitude dans une combinaison pressurisée, le tout dans une montgolfière. Êtes-vous prêts à franchir la vitesse du son ?

Steve Ivan Tchoungui et Pierre-Louis Curabet

Le record de la plus longue chute libre (4 min 36) n’a pas été battu. Parti dans de multiples vrilles, on a même pu croire à un moment donné que Félix Baumgartner avait perdu le contrôle. Mais, au final, toutes les autres limites ont été repoussées (plus haut saut en parachute, plus haute ascension d’un ballon et record de vitesse en chute libre). L’ancien soldat d’élite autrichien, qui a décollé dimanche dernier du Nouveau Mexique, s’est jeté dans le vide et est devenu le premier homme à franchir le mur du son. Mission accomplie. Insensé comme projet ? Peut-être, mais les retombées, notamment scientifiques, seront multiples.

L’atmosphère est formée de cinq couches. Nous vivons dans la troposphère et Félix Baumgartner s’est élancé de la stratosphère (deuxième couche, entre 12 et 50 km) d’une altitude de plus de trois fois la hauteur de vol d’un avion de ligne. Il a ainsi atteint une vitesse de plus 1342 kilomètres par heure, soit Mach 1,24. Le précédent record de 988 km/h avait été réalisé par Joseph Kittinger en 1960.

Sur le plan physique, on ne connaît pas l’impact d’une exposition de longue durée dans un environnement aussi hostile. La stratosphère possède en effet un très faible taux en d’oxygène. Or, il n’existe pas à ce jour de traitement médical pour faire face à une exposition prolongée dans pareil milieu. L’équipe Red Bull Stratos a donc fourni au parachutiste autrichien une combinaison spatiale et une capsule pressurisée pour minimiser les risques en très haute altitude.

La science s’attribuera les profits de cette expérience aux allures d’un film de James Bond. La sécurité aéronautique devrait s’améliorer via la conception de nouvelles combinaisons spatiales, ou encore de l’élaboration de protocoles d’expositions à haute altitude. Sans oublier l’exploration des effets sur le corps humain de l’accélération et la décélération supersonique.

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