La foresterie est une science directement liée à l’économie par l’industrie forestière.

Une approche intégrée des forêts

Avant la naissance de la foresterie, il y près de deux siècles, le bois était considéré comme une ressource quasi infinie. Peu importe la quantité d’arbres abattus sur un site, la forêt était immense et renouvelable.  Alors même que l’on en coupait plus vite qu’ils ne se régénéraient, il a fallu penser au reboisement.

Aujourd’hui, on a compris que, d’une part, il ne suffit pas de planter des arbres pour redémarrer un écosystème forestier et que, d’autre part, ces derniers sont d’une grande importance à bien des égards.

La foresterie fait face à des défis environnementaux. Les forêts constituent des écosystèmes complexes et leur place dans la biosphère l’est tout autant. La science nous a fait réaliser l’incroyable diversité d’espèces et d’habitats qu’elles renferment, de même que leur rôle dans plusieurs cycles biogéochimiques comme ceux du carbone, de l’azote, de l’eau et plusieurs nutriments. Dans le contexte actuel de crise écologique, M. Bouthillier souligne que l’exploitation forestière doit se faire en tenant compte de son influence sur les forêts, étant donné les «services incroyables qu’elles nous rendent, notamment en filtrant et en retenant l’eau du sol et en fixant le 
carbone atmosphérique».

De plus, la foresterie présente une dimension socioculturelle non négligeable. Selon Luc Bouthillier,  «d’un côté, on a des dizaines de milliers d’emplois au sein de l’industrie forestière, et de l’autre, on a plusieurs communautés autochtones.» L’équilibre semble donc nécessaire.

C’est donc en tenant compte des multiples dimensions de ses impacts que la foresterie doit être appliquée.

Des réformes sont d’ailleurs déjà en cours: la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier remplacera la loi actuelle sur les forêts le 1er avril 2013 en proposant une approche écosystémique.

Luc Bouthillier salue également la mise en place d’une quarantaine de tables de gestion intégrée des ressources et du territoire. Les experts auxquels se référer ne seront plus des ingénieurs forestiers, mais des «intendants du territoire», qui auront une vision globale, intégrée des ressources forestières. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le défi est de taille.

 

Quoi? Conférence  dans le cadre du Cycle de conférences EDS au Musée de la civilisation «Forêts québécoises: les défis de la gouvernance», la foresterie est-elle une science de l’environnement? 

Qui? Robert Beauregard, doyen de la faculté de foresterie, de géographie et de géomatique de l’Université Laval

Où? Musée de la civilisation, auditorium Roland-Arpin

Quand? Le mardi 29 novembre 2011 à 19h30

Combien? 8$, 6$ pour les abonnés et étudiants

Crédit photo : Flickr, T.P Photographie, Creative commons

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