Photo : Alice Beaubien

Colloque du CIÉRA : Entre réconciliation et dénonciation

Le 16e colloque du Centre interuniversitaire d’études et de recherche autochtones (CIÉRA) s’est déroulé les 26 et 27 avril au Musée de la civilisation de Québec. La thématique choisie en était une bien complexe, la réconciliation. Les participants et les invités ont été fort critiques envers l’État canadien parlant d’un colonialisme « encore bien vivant » et de cette réconciliation surtout « cosmétique » et « stratégique ». Voici un retour sur deux des événements qui ont eu lieu durant la journée du 27 avril.

Enquête sur les femmes autochtones disparues : Plaidoyer pour plus de temps et de ressources

Michèle Audette est l’une des quatre commissaires qui ont été nommés pour mener l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Elle donnait une présentation sur le sujet dans le cadre du Colloque du CIÉRA. Le défi de cette Commission d’enquête est grand, les commissaires n’ont eu que deux ans pour produire leur rapport qui être publié en novembre. « Pourquoi nous avoir donner si peu de temps et de ressources pour faire quelque chose qui n’a jamais été fait avant? » se questionne-t-elle, visiblement émue.

L’apartheid canadien

La directrice et professeure du Département d’anthropologie de l’Université Laval, Sylvie Poirier présentait un panel de discussion intitulé, Les traités modernes entre les Premières Nations et l’état canadien : vers une plus grande autodétermination ou subjugation?. Celui-ci rassemblait des intervenants de différents milieux : Michael Asch, professeur d’anthropologie à l’Université de Victoria; Pierrot Ross-Tremblay, professeur de sociologie de l’Université Laurentienne; Constant Awashish, Grand chef de la Nation atikamekw nehirowisiw; et Jean-Olivier Roy, chercheur postdoctoral à l’École des affaires publiques et communautaires de l’Université Concordia. Ceux-ci ont été particulièrement sévères à l’endroit du rôle de l’État canadien. « On vit encore dans un régime d’apartheid », décrie Pierrot Ross-Tremblay.

 

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