Décembre, le mois de l’année où la santé mentale se maquille de paillettes

​Bon, je me doute qu’avec un titre pareil vous vous attendez à un texte moralisateur qui aborde le fait que l’on ne parle pas assez de santé mentale durant le temps des fêtes. En un sens oui, vous avez raison, je vous parle ici de comment le temps des fêtes, la fin de session et le temps de vacances peuvent être difficiles sur le moral de chacun.es. Mais je ne ferai la morale à personne parce que qui suis-je pour le faire ? Je suis ici pour simplement te rappeler que tu n’es pas seul.e et qu’il est normal de se sentir stressé.e pendant ce mois de l’année glorifié par les médias, le cinéma et tout le tralala. 

Par Raphaëlle Martineau​, journaliste collaboratrice

​Noël et le mois de décembre riment avec féérie, les premières bordées de neige, le partage et les moments en famille. Mais pour plusieurs, moi la première, c’est surtout synonyme de stress, d’anxiété et de ne pas être capable de profiter réellement du temps où l’on devrait se reposer. 

Anxieuse invétérée, mon stress à moi commence dès la fin novembre, à savoir comment planifier mon budget pour acheter des cadeaux, chose que j’adore faire en temps normal. Donner des cadeaux aux gens que j’aime, je trippe au bout, mais c’est devenu, au cours des dernières années, une source de stress assez intense. Parce que les cadeaux que je souhaite réellement donner aux êtres chers ne sont pas toujours dans la marge de ce que je peux me permettre de dépenser.  Pour diverses raisons, le loyer, le coût de la vie, bref les finances n’étant pas toujours stables et ce pour beaucoup d’entre nous, les cadeaux de Noël deviennent sources de stress et on peut en venir à perdre de vue la magie de donner. 

Le temps des fêtes rime aussi avec réunions familiales. La famille c’est différent pour chacun.e et parfois ce n’est pas toujours pour le meilleur. On ne choisit pas sa famille et c’est le meilleur moment pour se souvenir de ce dicton surutilisé, mais ô combien vrai. Réunion familiale s’accorde avec famille éloignée ou parfois trop proche, qui pose des questions indiscrètes, place des remarques mesquines, voire complètement déplacées. Certain.es membres ne le font pas de façon volontaire mais le résultat reste le même, désagréable. Bref la famille ce n’est jamais simple et c’est entièrement valide de te sentir drainé.e avant même de la revoir. Devoir répondre à des questions ou même les éviter pendant toute une soirée, ça devient lourd sur le moral et ça te casse la joie des vacances assez vite merci. 

 Je comprends celleux qui redoutent aussi de devoir se présenter seul.e sans partenaire et savoir que le reste de la famille sera accompagné. Ça peut sembler anodin pour certain.es mais les moments de couple pendant les fêtes quand tu es fraîchement célibataire, ça te frappe en pleine face à coup de regret, de peine et de solitude. Bref tu te sens un peu comme Mr Scrooge à l’arrivée du troisième fantôme. 

 Je sais qu’en lisant ces mots ça peut raviver des souvenirs ou émotions difficiles pour plusieurs et je suis désolée que tu vis ou aies vécu ce genre de situation. Je veux simplement te dire que toutes tes émotions plus noires et difficiles sont valides et que c’est correct de ne pas avoir un sourire H24 pendant les fêtes. C’est plus que légitime que tu penses à toi et ton bien-être mental et physique au lieu de prioriser les autres. Je sais à quel point c’est dur de dire non, mais tu as le droit, crois-moi. 

Prends le temps des fêtes pour toi, pour ton mental, fais ce dont tu as besoin et surtout, mets de côté les pressions sociales et personnelles que l’on a apposé sur cette période. Donne-toi de l’amour autant que tu le fais pour les autres et si ça signifie skipper tes soupers de Noël ou t’en créer de nouveaux avec des gens que tu choisis, alors fais-le. 

Bon temps des fêtes à ton image et profites-en bien, tu le mérites. 

 

 

 

Consulter le magazine