Un pied de nez aux compagnies de tabac

Chaque année, cinq trillions (5 000 000 000 000 000 000) de cigarettes sont produites dans le monde. Les statistiques démontrent que toutes les six secondes, un humain décède des suites du tabagisme ou de la fumée secondaire. Au Canada,
37 000 personnes perdent la vie chaque année de maladies reliées au tabagisme. De ce nombre, 10 000 sont québécoises. Avec les effets que l’on connaît sur la santé de la population et les coûts que cela engendre pour les gouvernements. Les pathologies reliées à la consommation de tabac coûtent chaque année 1,14G$ au système de santé de la province et représentent plus de 58% des décès évitables.

«Depuis dix ans, nous avons fait des avancées très importantes contre le tabagisme, commente Mario Champagne, de la Direction de la santé publique de la Capitale-Nationale. La loi contre le tabac dans les lieux publics en est une. Il en reste cependant beaucoup à faire.» Effectivement, malgré ces avancées, 15% des jeunes de 15-19 ans consomment du tabac, alors que cette proportion grimpe en flèche chez les 20-25 ans pour atteindre 28%. Les fameux cigarillos trouvent des adeptes chez 22% des élèves du secondaire.

Stratégie de contremarketing
Le but de De Facto est clair : créer une marque antitabac, un logo, qui se présente tout à fait à l’opposé des produits et du mode de vie relié au tabagisme. On veut aller chercher la clientèle non-fumeuse qui portera le message via divers moyens (articles promotionnels, vêtements, équipes sportives, Internet), et qui véhiculera de saines habitudes de vie, tant aux jeunes qu’aux fumeurs qui désirent reprendre le contrôle de leurs poumons. «Moins l’industrie du tabac fait d’argent, mieux nous nous portons», déclare Daniel Veilleux, directeur général de l’ARSEQCA.

Ainsi, De Facto axera sa campagne sur trois thèmes, soit la richesse des compagnies de tabacs, le succès (souvent associé à la cigarette dans les productions hollywoodiennes), ainsi que sur la minceur et la mode que les compagnies utilisent fréquemment pour publiciser leurs produits. «Ce n’est pas de la diffamation, fait valoir Daniel Veilleux. On veut simplement éclairer le public et les jeunes sur les faits». Par des messages courts et percutants, De Facto vise d’abord les jeunes des écoles secondaires, qui sont plus de 159 à avoir joint le projet maintenant coordonné par la Fédération québécoise du sport étudiant. À ce nombre, il faut ajouter 12 universités et 64 collèges.

Le matériel promotionnel De Facto, en plus de servir à faire connaître la marque, constitue également un outil important pour les éducateurs physiques et les enseignants de la province. «Un des plus importants facteurs de réduction du tabagisme est les éducateurs physiques» fait valoir Gilles Lépine, coordonnateur des activités d’excellence du Rouge et Or. L’ancien receveur de passes du Rouge et Or football, Matthew Leblanc, qui agit à titre d’ambassadeur pour le projet en compagnie de treize autres athlètes affirme que tous doivent faire leur part contre le tabagisme : «Ne pas fumer fait partie des bons choix à faire dans la vie. Souvent les jeunes ont des modèles et nous voulons promouvoir de bonnes habitudes de vie. Les athlètes ont des responsabilités».
 

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