Coupe du monde : Quand l’élève dépasse le maître

C’est dans un Centre Vidéotron presque plein que l’Équipe des moins de 23 ans de l’Amérique du Nord a démontré l’étendue de son savoir-faire pour remporter son premier match préparatoire de la Coupe du monde de hockey 2016 par la marque de 4 à 0 jeudi soir.

L’expérience d’Équipe Europe n’a pas fait le poids devant la vitesse et la fougue de la troupe menée par Nathan MacKinnon, auteur de deux buts dans la rencontre.

Il ne restait que quelques sièges libres dans l’enceinte de l’amphithéâtre pour ce match dont plusieurs doutaient de l’attractivité. Plus de 18 000 personnes se sont donné rendez-vous au deuxième match de hockey professionnel depuis l’inauguration du Centre Vidéotron.

Impatients du retour d’une équipe de la Ligue nationale de hockey à Québec, les milliers de spectateurs ont réservé un accueil bien particulier à l’ensemble des joueurs des deux formations. Un geste très apprécié de trois anciens de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, Jonathan Drouin, Sean Couturier et Nathan MacKinnon, qui effectuaient un retour à Québec.

« On me huait quand je jouais junior ici. C’est spécial d’être reconnu ici. Drouin et moi avons été chaudement accueillis et c’était agréable venant de cette foule », lance en riant l’ancienne gloire des Mooseheads d’Halifax, Nathan MacKinnon, maintenant porte-couleur de l’Avalanche du Colorado.

« C’est différent de mes années au Colisée contre les Remparts. Je pense que c’est vraiment cool de revoir les fans du junior », acquiesce le jeune attaquant du Lightning.

C’est toutefois Patrick Roy, la fierté masquée de Sainte-Foy, qui a volé la vedette durant l’avant-match. Sous un tonnerre d’applaudissements, ce dernier a procédé à la mise au jeu protocolaire en compagnie des capitaines des deux formations Connor McDavid et Anze Kopitar, un sentiment bien spécial pour lui.

« J’ai grandi à Québec. Évidemment, j’ai joué mon hockey à Montréal dans la Ligue nationale et à Colorado. Mais, en même temps, mes années avec les Remparts ont été des années de rapprochement pour moi. De voir les gens me redonner les années que j’ai faites avec les Remparts, c’est vraiment agréable », soutient le numéro 33 qui assure, en point de presse, qu’il est en paix avec sa décision d’avoir quitté son poste d’entraîneur-chef et de vice-président des opérations de hockey au sein de l’organisation de l’Avalanche du Colorado en août.

Match à sens unique

Avec une moyenne d’âge de 22,2 ans, l’équipe nord-américaine a donné le ton à la rencontre dès les premières minutes, menottant l’Équipe Europe, elle, âgée en moyenne de 30,2 ans. Il s’agit d’un facteur qui a fait la différence selon plusieurs, bien que le gardien de but européen, Jaroslav Halak assure que ce ne soit pas le cas.

Les milliers de spectateurs réunis au Centre Vidéotron ont dû attendre le deuxième tiers de la rencontre pour voir une équipe s’inscrire au pointage. C’est finalement Nathan MacKinnon qui a profité d’un avantage numérique pour donner l’avance aux siens. Avec seulement quatre minutes d’écoulées à la deuxième période, ce dernier s’est emparé d’un retour de lancer d’Aaron Ekblad pour déjouer Halak et trouver le fond du filet.

Ryan Nugent-Hopkins et Johnny Gaudreau ont confirmé cette avance en inscrivant eux aussi un but. Les trois premiers filets de l’équipe nord-américaine ont été comptés en moins de cinq minutes.

Bien que l’Équipe Europe a mieux joué en troisième période, ses efforts n’ont pas été suffisants pour rivaliser avec la jeune équipe de Connor McDavid. Le défenseur Mark Streit a été pris en défaut à 11:52 pour avoir accroché le numéro 29 de l’équipe Amérique du Nord. Résultat : tir de punition réussi pour MacKinnon. Le jeune attaquant a fait mal paraître Jaroslav Halak sur la séquence en logeant la rondelle dans la lucarne. 

Première classe

Bill Daly, adjoint du commissaire de la Ligue nationale de hockey Gary Bettman, était de passage dans la Vieille Capitale à l’occasion de la rencontre préparatoire de la Coupe du monde de hockey. Il en a profité pour visiter les installations du Centre Vidéotron. Il s’agit de la première fois qu’un haut placé de la LNH se déplaçait à Québec spécialement pour voir l’amphithéâtre depuis son inauguration.

Bien que, pour lui, il s’agisse d’« un aréna de première classe qui serait superbe pour accueillir une équipe de la LNH », le numéro deux de la LNH n’est pas en mesure de garantir le retour d’une équipe à Québec.

Bill Daly dit souhaiter voir une équipe s’installer à Québec, mais il ne sait pas encore quand cela se produira. « Je me suis fait poser la question aujourd’hui aux douanes et j’ai répondu : “Pas aujourd’hui, mais, j’espère que ça arrivera dans ma carrière.” », ajoute-t-il.

Ce qui complique les choses? Le déséquilibre entre le nombre d’équipes dans les deux associations. « La plus grande de ces préoccupations n’a pas encore été résolue et ne pourra l’être sans une autre expansion, c’est l’inégalité des associations. C’est un obstacle majeur depuis le départ. Nous en sommes bien conscients et Québecor aussi », explique l’adjoint du commissaire de la LNH.

Il conclut en affirmant qu’il n’a jamais douté de l’amour et de la passion des gens de Québec face au hockey et qu’il a été agréablement surpris du nombre de spectateurs présents au match préparatoire de la Coupe du monde de hockey.

Consulter le magazine