Des héros tricheurs

 

Le scandale de dopage dans le monde du cyclisme auquel nous avons eu droit la semaine dernière, relance une fois de plus le débat. Où est la limite acceptable dans la consommation de substances pouvant augmenter les performances? Devrait-on laisser le choix aux athlètes de consommer ce qu’ils veulent et par la suite, vivre avec les conséquences? Selon moi, il est inacceptable que des gens qu’on appelle «athlètes» consomment de tels produits.

Les sportifs professionnels sont des modèles pour des milliers de personnes et en consommant ce genre de substances, ils viennent ruiner leur image de héros. Toutefois, cette image est encore plus ruinée lorsque des raisons absurdes sont apportées pour justifier la présence de substances illégales dans leur organisme.

En 2008, le joueur de tennis professionnel Richard Gasquet a été contrôlé positif à un test de dépistage de cocaïne. Il a évoqué comme raison qu’il avait embrassé une femme qui avait consommé le soir même. En 2002, le coureur lituanien Raimondas Rumsas, après avoir signé une troisième position sur les Champs-Élysées, a été arrêté avec sa femme en voiture. Il avait en sa possession une grande quantité de produits dopants. La raison exprimée était simple : ces produits étaient pour sa belle-mère. Tout le monde a sa raison, mais laissez-moi douter de la crédibilité de ses excuses.

Les athlètes reconnus coupables de dopage devraient accepter leur culpabilité et tenter de faire oublier cet écart de conduite le plus rapidement possible au lieu de faire traîner ces histoires durant plusieurs années.

Jan Ullrich, le cycliste qui a été reconnu coupable cette semaine de dopage cinq ans après sa retraite, a commenté le sort qui est arrivé à son collègue Alberto Contador quelques jours auparavant : «Je suis triste de ce qui arrive à Alberto. Il s’agit d’un grand de ce sport et il le restera à jamais», a spécifié l’ex-champion du Tour de France en 1997. Jamais je n’admettrai qu’un tricheur (parce que oui il s’agit de triche) reste un grand de sa discipline. Qualifierions-nous un avocat qui finit ses études avec une moyenne exceptionnelle d’un grand avocat si nous apprenons qu’il a triché durant tous ces examens ? Non. Pourquoi les sportifs méritent-ils ce traitement de faveur alors ?

Consulter le magazine