Hugo Richard qui feinte un joueur de Concordia - Photo : Archives, Alice Beaubien

Football : Le Rouge et Or s’offre un festin offensif et une 12e présence à la Coupe Vanier

Une semaine après sa victoire en finale de la Coupe Dunsmore, le Rouge et Or s’est qualifié pour la 12e Coupe Vanier de son histoire, dont une troisième présence en finale consécutive. Samedi après-midi, la troupe de Glen Constantin s’est payée un véritable festin offensif devant ses partisans lors de la Coupe Uteck, disposant facilement des X-Men de l’Université St. Francis Xavier par la marque de 63-0.

Le Rouge et Or retrouvera donc en finale samedi prochain au Stade Telus les Mustangs de l’Université Western Ontario dans une reprise de la dernière Coupe Vanier. Les Lavallois s’étaient alors inclinés 39-17 lors du match ultime présenté à Hamilton.

Lors de la Coupe Mitchell, les champions en titre ont vaincu les Huskies de l’Université de la Saskatchewan 47-24, dans un match où le quart vedette et joueur par excellence de la dernière finale canadienne, Chris Merchant, a semblé incommodé par une blessure à une jambe. Il a néanmoins été nommé le joueur du match, terminant la rencontre avec 17 passes complétées en 28 tentatives, dont deux passes de touché, pour des gains de 251 verges, en plus d’obtenir 82 verges par la course et d’inscrire un majeur.

« Être capable de gagner une Coupe Vanier chez nous, contre une équipe contre qui on n’a pas bien performé l’année dernière, c’est l’idéal », a reconnu Hugo Richard, qui disputera son dernier match avec le Rouge et Or.

De son côté, Glen Constantin voyait plutôt des airs de déjà-vu. À deux reprises au cours des dernières années, son équipe a profité de la Coupe Vanier pour venger une défaite subie l’année précédente. En 2006, le Rouge et Or l’a emporté contre l’Université de la Saskatchewan après avoir perdu lors de la Coupe Mitchell 2005. Six ans plus tard, en 2012, sa troupe vengeait la première défaite de son histoire en finale de la Coupe Vanier en disposant de l’Université McMaster.

Victoire facile

Vainqueurs contre les Huskies de St. Mary’s en finale du Loney Bowl, les X-Men n’ont pas du tout fait le poids contre le Rouge et Or. Dès le début de la rencontre, les locaux ont imposé leur rythme, marquant des touchés à leurs deux premières séquences offensives, sur des passes d’Hugo Richard à Vincent Forbes-Mombleau et à Mathieu Robitaille.

Le mal était fait. Par la suite, les champions de l’Atlantique n’ont pas inquiété le Rouge et Or, ne passant jamais près de la zone des buts lavalloise. Seul joueur au pays à récolter 1000 verges par la course, le vétéran Jordan Socholotiuk a vu rouge samedi, étant limité qu’à 43 verges en 18 courses.

« On s’attendait à avoir une meilleure opposition au sol et un front plus physique, a avoué Glen Constantin après la rencontre. Malheureusement, ça n’a pas été le cas pour eux. Toutefois, on a prouvé qu’on peut bien faire avec un petit front ».

Avec ses 327 verges par la passe et ses cinq passes de touché en un peu plus d’une demie, Hugo Richard a été nommé le joueur le plus utile de la rencontre. À son avant-dernier match en carrière au niveau universitaire, il a complété 22 de ses 27 passes, en plus d’être victime d’une interception et d’un échappé à la porte des buts.

« C’est beaucoup, mais évidemment, comme il a fait beau, on a été capable de lever le ballon beaucoup, alors c’est sûr que ç’a mené à plusieurs passes de touché, a reconnu l’étudiant en génie mécanique. On aimait beaucoup ce qu’ils présentaient dans la red zone, proche de la zone des buts, donc on a été capable d’en prendre l’avantage »

Trois touchés pour Forbes-Mombleau

Le duo Hugo Richard-Vincent Forbes Mombleau aura fait mal aux X-Men au cours de la première demie. En un peu moins de 30 minutes de jeu, le vétéran quart-arrière a rejoint le receveur de première année à 9 reprises pour des gains de 104 verges. C’est plus de passes et de verges que ce qu’ont obtenu les visiteurs tout au long de la rencontre.

Trois de ces passes auront permis au receveur d’inscrire des touchés. Il aurait pu en ajouter un quatrième au deuxième quart, s’il n’avait pas été arrêté à la dernière verge menant à la ligne des buts. En huit matchs de saison régulière, il n’en avait marqué que deux.

« Je suis vraiment content de ma performance, mais je suis encore plus content pour tous les gars qu’on s’en aille au show, a avoué celui qui a été nommé recrue de l’année au Québec. On avait vraiment un bon plan de match. N’importe qui aurait pu être utilisé sur ce terrain contre cette équipe-là. Leur système n’était vraiment pas compliqué et ç’a bien été pour nous. »

Recordman au niveau collégial pour le nombre de passes en une saison (1093 en 2016) et en carrière (2204), Forbes-Mombleau aura vite convaincu ses nouveaux entraîneurs. À sa première saison, il aura la chance de vivre une Coupe Vanier comme partant, tout comme l’avait fait son coéquipier Jonathan Breton-Robert en 2016.

« C’est pour ça que j’ai choisi Laval, pour vivre de grandes émotions comme ça et on va y aller jusqu’au bout », a lancé l’ancien du Campus Notre-Dame-de-Foy.

Alexis Côté s’illustre

Sa troupe menant 39-0 à la demie, Glen Constantin a profité de la pause pour remanier son alignement. La majorité des partants ont alors vu leur match prendre fin au profit de réservistes de luxe. Malgré cela, la domination des locaux s’est poursuivie, eux qui ont ajouté 24 points au compteur.

« En défensive, on a fait jouer tout le monde, on voulait leur donner l’opportunité de jouer, a expliqué le pilote lavallois. C’est important pour nous, on recrute les meilleurs joueurs et il faut qu’ils aient l’opportunité de jouer, pas juste dans les matchs de saison régulière. Nos partants font un bon boulot, nos jeunes prennent de l’expérience et ils sont heureux, et ça ménage les blessures ».

Parmi ceux qui se sont mis en évidence, notons la performance d’Alexis Côté. Le porteur de ballon de troisième année, surtout utilisé sur les unités spéciales, a profité de l’opportunité qui s’offrait à lui pour inscrire trois touchés, ses trois premiers au niveau universitaire.

« Je m’attendais pas du tout à ça, je suis vraiment content, s’est-il exclamé après la rencontre. C’est ma responsabilité d’être prêt à chaque fois. On m’utilise surtout pour ça, à la fin des matchs quand c’est hors de portée. Et là, mon numéro est sorti, le coach est venu me voir et m’a dit que c’était à moi d’y aller, donc je suis embarqué là-dedans et j’ai eu bien du plaisir ».

Malgré le résultat, il n’a pas pensé une seconde à lever le pied de l’accélérateur.

« C’est la demi-finale canadienne aussi, donc on veut montrer des belles choses et on veut exécuter ce qu’on a à exécuter. Et je n’avais pas le choix, puisqu’à chaque fois les joueurs de ligne offensive me donnaient 3-4 verges tellement ils étaient capables de pousser leur front défensif. Tout ce que j’avais à faire, c’était de suivre les trous »

Constantin ému

La poignée de main entre les deux équipes à l’issue de la rencontre a donné droit à une longue discussion entre Glen Constantin et Jim Daley, entraîneur adjoint et coordonnateur des unités spéciales des X-Men. C’est que Daley était l’entraîneur de Constantin lorsque ce dernier évoluait pour les Gee-Gees d’Ottawa à la fin des années 1980.

En entrevue, on a vu un Constantin ému pour une rare fois lorsqu’est venu le temps de parler de son ancien entraîneur qui, dans ses 42 ans de carrière, est entre autres devenu le premier entraîneur-chef universitaire à obtenir le même poste dans la Ligue canadienne de football, en 1996.

« C’est vraiment spécial de le revoir. On l’a vu ici il y a une couple d’années, mais te faire dire par ton coach qu’il est fier, c’est spécial », a déclaré celui dont l’équipe est demeurée invaincue en huit demi-finales canadiennes présentées sur le terrain de l’Université Laval.

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