Johnny Cash

La saison de football s’amorçait en fin de semaine, non seulement du côté du Rouge et Or de l’Université Laval et du football universitaire québécois, mais également au sud de la frontière en première division de la NCAA. Pas moins de 148 équipes y étaient en action entre le 29 et le 31 août, et pourtant, toutes les discussions tournaient autour d’un seul nom : Johnny Manziel.

Pour être honnête, c’est le cas depuis le printemps dernier dans le monde du football universitaire américain. Après avoir marqué l’histoire en devenant le premier joueur recrue à remporter le trophée Heisman (remis au joueur par excellence en NCAA division 1), « Johnny Football » a connu un été pour le moins mouvementé. D’abord, ç’a été les photos avec des piles d’argent, puis le départ du camp des frères Manning pour des raisons suspectes, et finalement des allégations l’accusant d’avoir signé des autographes en retour d’argent (illégal pour un joueur universitaire).

Sa punition? Une suspension d’un demi-match.

Plutôt que de s’intéresser à ce qui a poussé la NCAA à être aussi clémente – l’affaire O’Bannon? – ce sont ses actions sur le terrain qui ont fait jaser.

En une demie de jeu, Manziel a complété six de ses huit passes pour des gains de 94 verges et trois passes de touché. Il a ajouté 19 verges par la course dans la victoire de son équipe 52-31 sur les Owls de l’Université Rice. Oh! et un beau gros doigt d’honneur à la NCAA.

Après avoir mimé de signer un autographe à un joueur de ligne défensive, le quart de Texas A&M a célébré une passe de touché en lançant ses bras en l’air (voir vidéo ci-haut) pour faire le geste universel de l’argent. Sa journée de travail s’est finalement terminée suite à une pénalité pour conduite antisportive : il a pointé le tableau indicateur à un joueur de l’équipe perdante après une passe de touché tard au quatrième quart.

« Johnny Football » est-il dans la mauvaise voie pour autant?

À son jeune âge (20 ans), son attitude est compréhensible à certains égards. De plus, ce n’est pas comme si c’était le premier athlète à trash-talker pour déconcentrer ses adversaires. Michael Jordan, Muhammad Ali, Tom Brady, pour ne nommer que ceux-là, ont été acclamés pour le même genre d’actions. Si vous voulez mon avis, on a accordé beaucoup trop d’importance à ses actions de cet été. Il était sous la loupe comme rarement un athlète universitaire ne l’a jamais été. Malgré que l’échantillon soit minuscule, rien ne semble s’en ressentir dans son jeu ou dans celui de son équipe, et c’est ce qui compte. Il est toujours le favori au Heisman, qu’il frotte ses doigts ensemble après un touché ou non.

Ce qui est certain c’est que les amateurs apprécient le spectacle. Moi le premier. Manziel est un de ces athlètes qui vous fait vous asseoir devant votre téléviseur dès qu’il met le pied sur le terrain. Surtout pour son talent, mais également pour son style arrogant, sa fougue. La NCAA avait tout intérêt à ce qu’il joue cette année, d’un point de vue financier du moins, et c’est exactement pourquoi personne n’aura pitié d’eux.

Soyez certains que je serai au rendez-vous le samedi 14 septembre prochain pour le match opposant Texas A&M à l’Université Alabama, gagnante des deux derniers championnats nationaux.

Je sais que vous y serez aussi.

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