Le Snack : Plaidoyer pour un journalisme sportif alternatif

Trois jeunes junkies de sport en mal de journalisme sportif non conventionnel mettent sur pied Le Snack, un site web sportif alternatif ouvertement humoristique et irrévérencieux.

Les sportifs de salon, gérants d’estrade et autres aficionados de la chose athlétique peuvent désormais consommer leur « trip bouffe » quotidien de sport sur Le Snack, un site web fondé par Guillaume Piedboeuf, Sébastien Desrosiers et Raphaël Bergeron-Gosselin, respectivement journalistes pour Le Soleil, Radio-Canada et RDS.

Le but de ces trois amis : aborder différents thèmes de l’actualité sportive de manière irrévérencieuse, humoristique, mais, surtout, différente. « Au Québec, on traite le sport de manière très sérieuse et conservatrice, fait remarquer Guillaume. On ne s’y retrouve pas toujours et nous nous disions qu’il y avait de la place pour autre chose, comme ce qui se fait aux États-Unis avec Grantland ou Bleacher  »

Exit donc les résumés de match et les chroniques « joueurnalistiques ». Sur Le Snack, on retrouve des textes relativement longs parsemés de vidéos, de tweets et d’autres contenus multimédias. Et si l’opinion, les portraits de joueurs et les statistiques, des contenus sportifs certes conventionnels, y ont leur place, le tout est saupoudré d’une dose rafraîchissante de subjectivité.

« Nos allégeances sportives ressortent, admet Sébastien, admirateur de basketball devant l’éternel. Nous écrivons moins du point de vue du journaliste et plus de celui du fan, ce que nous sommes après tout ! »

Le fun avant tout

L’idée de ce site web germe dans la tête des trois acolytes depuis un bon moment déjà. En fait, les premières conversations entre Sébastien et Guillaume ont débuté il y a quatre ans, alors qu’ils entreprenaient leur baccalauréat en communication à l’Université Laval. Raphaël, aussi au baccalauréat, s’est joint à eux peu après. Le concept s’est peaufiné au fil des années pour ensuite prendre forme dans les derniers mois.

Pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant de lancer Le Snack ? « Nous avons tous trois été pris dans d’innombrables projets [Jeux de la communication, Médias étudiants de l’Université Laval NDLR] lors de nos années sur les bancs de l’université, explique Guillaume. Ce n’est qu’après la fin de ces dernières que nous y avons sérieusement travaillé. »

À un certain moment, les trois professionnels de l’information voyaient le projet comme une manière de faire valoir leurs talents et de se décrocher du travail. Depuis, tous se sont trouvé des emplois dans des médias traditionnels, reléguant aux oubliettes ces considérations. « Dorénavant, nous voyons cela comme une plateforme pour nous amuser, lance Raphaël. Nous ne sommes pas payés et, pour l’instant du moins, c’est correct ainsi ! »

« Nous sommes dans un bel entre-deux, poursuit Guillaume. Nous pouvons nous le permettre dans nos emplois respectifs. Nous sommes encore des débutants qui faisons nos preuves et qui peuvent se permettre de produire du contenu en dehors de leur emploi de jour. »

Depuis le lancement du Snack, le 1er mai dernier, environ 450 personnes en ont « liké » la page Facebook.

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