Triathlon : Une double championne du monde à l’UL

Même si elle pratique sa discipline depuis seulement cinq ans, Séverine Bouchez, étudiante en ergothérapie à l’UL, peut se vanter d’être double championne du monde de triathlon en titre chez les 20 à 24 ans. L’athlète originaire de Saint-Ambroise-de-Kildare, dans Lanaudière, a profité d’une rare semaine de congé complète physiquement pour revenir sur le début d’un parcours qui pourrait la mener loin.

Lors de son année scolaire 2009-2010, voyant son petit frère s’initier au triathlon grâce au club de leur école secondaire, l’Académie Antoine-Manson de Joliette, Séverine a décidé, elle aussi, de tenter l’expérience. Elle n’avait alors aucune attente particulière.

« J’étais en secondaire quatre quand j’ai commencé le triathlon et j’ai vraiment eu la piqure, se souvient l’athlète de 21 ans. Vu qu’il y a trois sports, il y a plus de diversité dans les entraînements. J’aime beaucoup que ce soit en endurance, mais, chaque fois, en changeant de discipline ».

À ce moment, la course était son sport de prédilection puisqu’elle faisait partie du club de cross-country de son école, « mais, je n’étais pas vraiment très bonne ». La nage, puis le vélo, qu’elle identifie désormais comme sa principale force, se sont ensuite ajoutés à ses pratiques.

Malgré son ascension fulgurante, l’adaptation à ce sport n’a pas été de tout repos : « Il faut s’entraîner à enchaîner les disciplines. Par exemple, à la nage, on va à l’horizontale. Il faut se lever pour aller en vélo. Au début, on est étourdis, mais, en s’entraînant, on s’habitue ».

Surprise de son succès

Au triathlon, les compétitions sont soit de catégorie élite ou divisées par tranche d’âge. Pour chacune d’elles, il y a la distance sprint et olympique, soit le double de distance dans chacune des disciplines.

Dans sa catégorie d’âge, chez les 20 à 24 ans, Séverine a remporté la médaille d’or au Championnat du monde à la distance sprint en 2014. Cette année, à Chicago, elle a non seulement défendu son titre avec succès, mais elle est également monté sur la plus haute marche du podium à la distance olympique.

Entre temps, elle a goûté à ses premières expériences de niveau élite. L’an passé, elle a remporté sa toute première compétition dans cette catégorie, à Joliette. Et, au cours de la dernière saison, elle a eu l’occasion d’en faire à différents endroits en Amérique du Nord.

« L’année passée, j’ai été très surprise de mes performances. Ce n’était vraiment pas ce à quoi je m’attendais. Cette année, ça l’a été plus difficile un peu. Dans les compétitions internationales [en élite], j’avais du mal à suivre le rythme. Mais je suis quand même très contente de déjà pouvoir faire ces compétitions. C’est juste ma cinquième saison », rappelle-t-elle.

Soutien important

D’ici le début de la prochaine saison, en mars, Séverine a l’intention de s’entraîner sans relâche avec son entraîneur Stéphane Clermont, dans Lanaudière, afin de continuer à prendre du galon sur la scène internationale au niveau élite. D’autant plus qu’elle peut compter sur le soutien de TOTEM pour concentrer ses énergies plus sur le sport et moins sur la recherche de financement.

« C’est un organisme à but non lucratif qui soutient les athlètes de la région de Lanaudière, explique-t-elle. C’est le fun d’avoir ce soutien-là et de savoir que je vais pouvoir encore faire des compétitions l’année prochaine. Le triathlon est très peu connu au Québec, donc il y a peu de commanditaires qui plongent là-dedans. »

À court terme, elle espère accumuler suffisamment de points lors des compétitions en Amérique du Nord pour se qualifier pour celles d’Europe et éventuellement participer à un Championnat du monde dans le plus haut niveau possible.

Encore tôt pour les Jeux olympiques

D’ailleurs, même si elle considère qu’une participation aux Jeux olympiques n’est pas un objectif réaliste à court terme, rien ne l’empêche d’y rêver pour plus tard. Bien au contraire.

« Le triathlon est un sport où on atteint son potentiel entre 25 et 30 ans. J’ai encore quelques années. Je n’écarte pas l’idée, mais pour le moment j’ai encore beaucoup de croutes à manger », avoue-t-elle humblement.

« L’année passée, on m’aurait demandé si je pensais performer au Québec en élite et j’aurais dit “Pas tout de suite” et c’est arrivé tout d’un coup. Donc, je ne sais pas ce qui va arriver dans quelques années. On peut dire que c’est un rêve de tout athlète de haut niveau. »


Séverine Bouchez à propos de la situation du triathlon au Québec

« Le triathlon est vraiment en ascension au Québec. Chaque année, il y a vraiment plus de gens qui en font et ça gagne en popularité. Ce qui est le fun, c’est que, au Québec, Triathlon Québec mise beaucoup pour que ce soit accessible à tout le monde. Donc il y a des compétitions de tous les niveaux. Tout le monde qui n’a jamais fait de sport peut se lancer en triathlon et trouver une compétition qui lui convient. »

Séverine Bouchez concernant son absence dans l’équipe du Rouge et Or

« J’ai décidé de ne pas en faire partie. L’année passée, je m’entraînais avec l’équipe, mais étant plus souvent à Joliette qu’à Québec, c’était plus simple pour moi de continuer avec cet entraîneur [Stéphane Clermont]. »


Distance Sprint

750 mètres de nage, 20 kilomètres de vélo et 5 kilomètres de course à pied

Distance Olympique

1500 mètres de nage, 40 kilomètres de vélo et 10 kilomètres de course à pied

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