Snowboard Jamboree : Une édition à saveur olympique

À moins d’un mois des Jeux olympiques de Sotchi, le Snowboard Jamboree constituait la dernière chance pour plusieurs athlètes en demi-lune et en slopestyle de percer leur formation nationale respective. Parmi ceux-ci, quelques Québécois en ont mis plein la vue sur les pentes à Stoneham.

 

La vedette de la fin de semaine a très certainement été Maxence Parrot. Le planchiste de 19 ans originaire de Bromont a remporté sa première victoire sur le circuit de la Coupe du monde de slopestyle, dimanche à Stoneham, pour ainsi se mériter un billet pour Sotchi. « On était trois Canadiens en finale et il fallait absolument que je finisse dans le top 2 », a-t-il expliqué après la compétition.

En fait, l’équipe canadienne ne peut emmener que quatre athlètes aux Jeux olympiques. Or, il a été annoncé plus tôt ce mois-ci que Mark McMorris (Régina, Saskatchewan) et Sébastien Toutant (Montréal) allaient en faire partie. Il ne restait donc que deux places à attribuer entre Parrot, Charles Reid (Mont-Tremblant) et Matts Kulisek (St-Sauveur), tous en finale dimanche.

« J’ai eu la chance d’être le dernier à descendre, dû à mon score en qualifications, puis j’y suis allé avec le tout pour le tout », a ajouté le vainqueur. Son score de 94.50 a largement devancé le Suédois Niklas Mattson (87.50) et le Norvégien Torgeir Bergrem (83,00). « Je ne crois pas nécessairement que c’est une descente qui m’aurait permis d’avoir une médaille à Sotchi par contre, le calibre va être encore plus fort, donc je vais me préparer pour ça. »

Maxence Parrot clame d’ailleurs haut et fort qu’il a de grandes ambitions pour Sotchi. « Moi, c’est médaille d’or ou rien, je vais être premier ou dernier. C’est certain qu’un podium je serais content, mais finir quatrième ou plus je trouve qu’il n’y a pas de mérite à ça », prévient-il. « Depuis deux ans, depuis qu’on a appris que le slopestyle allait être aux Olympiques, c’est dans mon esprit. J’étais très très loin à ce moment-là, mais quand je veux quelque chose je fais tout pour l’avoir. »

« J’ai dû arrêter l’école après mon secondaire 5 et me mettre à temps plein au snowboard », continue-t-il. « Je voyage en Europe, en Nouvelle-Zélande, à Whistler pour m’entraîner à longueur d’année. Je suis super fier de mon parcours depuis deux ans, mais je sais que je suis capable de réussir et de gagner une médaille olympique. »

 

Reid complète le trio québécois

Le planchiste de 23 ans Charles Reid a également assuré sa place avec l’équipe canadienne en fin de semaine pour rejoindre Maxence Parrot et Sébastien Toutant. Il a pris la cinquième position à la finale de slopestyle avec un score de 80.50 à sa première descente. « Je ne peux pas décrire comment je me sens, je suis tellement content », a-t-il laissé entendre, visiblement abasourdi. « J’ai eu beaucoup de blessures dans les dernières années, j’ai travaillé fort, puis je suis vraiment fier. »

Reid était en bonne position pour participer à l’épreuve de demi-lune à Vancouver en 2010, mais une commotion cérébrale subie justement à Stoneham en période d’entraînement lui avait fait rater sa qualification olympique. Depuis ce temps, deux opérations au genou et des tendinites au pied l’ont ennuyé, le forçant même à s’éloigner de la compétition pour une période d’un an.

Son retour en force culminera, il l’espère, sur les pentes du nord de la Russie. « Aux Olympiques, je veux faire de mon mieux, on va voir quand on va arriver là-bas, mais je vise une médaille c’est sûr », confie-t-il.

Parrot et Reid ont donc devancé leur compatriote Matts Kulisek en finale, lui qui a pris le 11e rang et qui ne pourra être de la formation canadienne à Sotchi. La situation ne semblait toutefois pas l’attrister plus qu’il ne le faut. « J’y suis allé pour la grosse run et je suis tombé, c’est la vie », a-t-il mentionné. « J’ai donné mon 100%, mais c’est comme ça le snowboard : tu gagnes des fois et tu perds d’autres fois. »

 

Voigt ne peut qu’espérer

Du côté des femmes en slopestyle, la seule Canadienne à prendre part à la finale était l’Albertaine Brooke Voigt. Elle a terminé en sixième et dernière place avec un score de 37.00, dimanche, et devra donc attendre l’annonce officielle de Canada Snowboard qui viendra au courant de la journée de mardi.

« Je me devais d’avoir un gros résultat en fin de semaine, et je suis assez contente d’où je me suis retrouvée », a-t-elle confié. « Je ne sais pas du tout à quoi m’attendre pour ce qui est de la sélection olympique, mais je vais croiser les doigts. »

 

Une demi-lune toute japonaise

La finale de la Coupe du monde de demi-lune avait également lieu à Stoneham samedi. La compétition a été largement dominée par les planchistes japonais qui ont raflé quatre des six places disponibles sur le podium (3 femmes et 1 homme). Rana Okada a remporté l’or du côté féminin et Ryo Aono en a fait de même du côté masculin.

Brad Martin (Ancaster, Ontario) était le seul Canadien à participer aux finales. Il a dû se contenter de la 11e position, mais contrairement à Brooke Voigt, son destin en vue des Olympiques était plus clair. « J’ai eu un high five non officiel après les qualifications, et à partir de là mon attention va se tourner vers Sotchi », admet, sourire en coin, celui qui en sera à sa troisième aventure olympique.

 

Truchon se console au big air

Le planchiste de 23 ans de Sainte-Adèle a vu son rêve olympique s’évanouir, vendredi, lors des qualifications de slopestyle à Stoneham. Il s’est toutefois repris de belle façon en méritant la médaille de bronze à l’épreuve de big air présentée en soirée. Il a été le meilleur Canadien, tout juste devant Maxence Parrot, qui a pris le quatrième rang.

Plusieurs athlètes canadiens participeront aux X Games la semaine prochaine au Colorado et voyageront ensuite en Autriche pour un camp d’entraînement préolympique. Les Jeux se dérouleront du 7 au 23 février prochain, et le Canada sera à surveiller particulièrement en slopestyle.

Consulter le magazine