Mobilisation importante pour accueillir un étudiant réfugié à l’UL

La campagne de financement lancée par le comité Entraide universitaire mondiale du Canada de l’Université Laval (EUMC-Laval) en novembre vient tout juste de se terminer. Le montant amassé permettra d’accueillir au cours du mois de janvier un étudiant réfugié syrien sur le campus afin qu’il poursuivre des études universitaires.

En 60 jours de campagne, une centaine de contributeurs ont permis au comité d’atteindre leur objectif initial de 5000$ une journée plus tôt que prévue, ce qui réjouit les instigateurs du projet de sociofinancement. Pour chaque dollar amassé via la plateforme La Ruche – Université Laval, la Fondation de l’Université Laval s’était engagée à verser 1 $, et ce, jusqu’à concurrence de 5000 $.

La visée de départ de l’EUMC-Laval était donc d’atteindre ce montant. L’accueil d’un nouvel étudiant en milieu d’année chamboule les activités régulières du comité.

« À l’automne prochain, si on accueille deux nouveaux étudiants comme les années dernières, nous allons en soutenir trois sur une période de six mois et c’est là que ça va être problématique. Si on voulait accueillir l’étudiant syrien, il fallait amasser de l’argent et vite parce que c’est l’entièreté de nos activités qui en auraient été affectées », soutient la vice-présidente mobilisation/partenariats de l’EUMC-Laval, Stéphanie Dumont.

Ce dont le groupe est le plus content, c’est la cadence à laquelle les dons sont arrivés. Bien que la collecte a été plutôt longue et que le temps des fêtes aurait pu calmer l’engouement de la communauté envers la cause, c’est le contraire qui s’est produit.

« Ça a super bien été, s’empresse de dire l’étudiante à la maîtrise en études internationales. On avait peur que ça crash un peu en milieu de campagne et qu’on perde l’effervescence, mais ça a toujours continué. On a même constaté que la collecte a eu un effet de publicité pour le comité, ce qui est génial parce que c’est un peu ce qui nous manque. »

Modèle francophone

Aux dires de Stéphanie, l’EUMC-Laval est un modèle de réussite en matière de coopération internationale en milieu universitaire francophone. Il est donc encore plus important, selon elle, que la communauté lavalloise se mobilise et démontre que c’est un enjeu qui lui tient à cœur. Pour l’étudiante en études internationales, la participation massive à la récente campagne de sociofinancement est certes un pas dans la bonne direction, mais il est nécessaire de mettre en place de nouveaux moyens de financement permanents.

« L’idéal, ce serait qu’on développe de nouveaux partenariats. Que ce soit avec l’AELIÉS pour que les étudiants des 2e et 3e cycles donnent eux aussi une cotisation chaque session, avec le Bureau international qui défraie une deuxième chambre de résidence ou encore que l’Université Laval abolisse les frais de scolarité de l’étudiant réfugié, comme le font déjà certaines universités canadiennes. Cela faciliterait beaucoup notre expansion », explique-t-elle.

« Il y a certains établissements qui voient l’EUMC comme faisant partie de leur image d’université internationaliste, ajoute-t-elle. Ce serait bien que l’Université Laval vienne dans cette direction-là et nous appuie de façon plus importante. »

Conscientisation

Stéphanie Dumont ne perd pas espoir, puisque la Fondation a démontré une belle ouverture l’automne dernier lorsque le comité a demandé de l’aide en vue de l’accueil de l’étudiant syrien. Ce qu’elle souhaite, c’est que la vague de médiatisation autour de la crise syrienne donne un élan au mouvement pour que ce dernier prenne de l’ampleur.

Ce que le comité tente de démontrer, à travers ses diverses campagnes de sensibilisation, c’est que chaque petit geste compte. Une augmentation de la cotisation étudiante de 0,50 $, par exemple, représenterait l’accueil d’un étudiant réfugié de plus chaque année. « Ce n’est rien un dollar. D’ailleurs, la plupart des étudiants ne sont même pas au courant qu’ils contribuent à notre comité. Une augmentation de cet ordre serait significative pour nos activités, même si cela ne change pas grand-chose pour l’étudiant moyen », conclut-elle.

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