Gracieuseté

Les dessous du plus grand tableau périodique au monde

Le défi était de taille pour Attraction chimique : réaliser le plus grand tableau périodique de matières recyclées au monde en l’honneur du 150e anniversaire de son instigateur, Dmitri Mendeleïev. Avec l’aide de 2000 élèves d’une cinquante d’écoles d’un peu partout au Québec, l’activité rattachée au département de chimie de l’Université Laval a pu réussir l’exploit, et ce directement sur le terrain de football du Stade TELUS.

Tôt le matin du 23 septembre, jour de présentation du tableau périodique, l’excitation était déjà à son comble, alors que les arpenteurs et bénévoles s’affairaient à placer les différentes cases correspondant aux éléments chimiques.

Des bénévoles assemblant les différentes cases du tableau périodique. Crédit photo : gracieuseté.

« Il y avait une belle atmosphère de défi dans l’air, surtout si nous prenons en compte que nous devions respecter les directives sociosanitaires liées à la COVID-19 », explique Alex Drouin-Provençal, coordonnateur d’Attraction chimique.

L’événement a été présenté en direct sur une plateforme de diffusion, ce qui a permis de voir les cases dans leur ensemble.

Un travail de longue haleine :

L’idée de réaliser le plus grand tableau périodique au monde a été présentée aux écoles participantes il y a près de deux ans, soit en janvier 2019.

« Quand on a présenté le projet sur le tableau périodique, on n’a pas eu de réaction aride. On voyait dans les vidéos que les élèves voulaient s’impliquer », se rappelle M. Drouin-Provençal.

La planification a alors pu débuter, et rapidement des boîtes de matériel ont été distribuées aux établissements scolaires. Comme chacune des cases se devait d’être géante, la logistique n’a pas toujours été simple.

« Les écoles devaient réserver des salles de grande capacité comme leur auditorium ou gymnase. Au niveau de la peinture aussi, nous ne pouvions pas envoyer n’importe laquelle, ni en grande quantité », précise-t-il.

Une case réalisée par l’une des écoles participantes. Crédit photo : gracieuseté.

Initialement, une fois les cases finalisées, le tableau périodique devait être assemblé et présenté au grand public en octobre de l’an dernier, mais les conditions météorologiques sont venues jouer les trouble-fêtes.

« On a dû annuler, car les vents étaient trop forts. C’était dommage, car nous devions repousser, alors que nous attendions près de 300 personnes sur le site », spécifie-t-il.

Au-delà du record, la promotion des sciences :

Attraction chimique est l’une des seules activités de communication scientifique rattachée à une université québécoise, d’où la prise en charge d’un projet comme le tableau périodique.

« Notre travail est d’aller dans les écoles et transmettre nos connaissances sur les sciences pour les faire aimer », explique M. Drouin-Provençal.

La création de cases pour le tableau périodique a pu permettre aux élèves impliqués de vivre une réelle expérience scientifique.

« Je trouve que ce genre de projet représente beaucoup plus les sciences que ce que les élèves font par exemple au secondaire de trouver une réponse à un phénomène scientifique. Lorsque tu fais un projet, tu ne sais pas nécessairement jusqu’où ça peut aller. Les sciences, ce sont des projets ouverts, collaboratifs et qui nous amusent au final », affirme le coordonnateur de l’activité.

Pleine lumière sur les femmes scientifiques :

Un autre des objectifs de l’exploit était de mettre un visage sur les femmes issues du domaine scientifique.

« À travers le projet, chacune des classes devait créer un vidéo, et trouver une femme qui avait participé à la découverte d’un élément bénéfique sur les femmes. C’est important, car elles ne sont pas assez représentées dans le milieu », remarque-t-il.

De nombreux projets attendent Attraction chimique, dont la réalisation d’un tableau périodique 100% féminin, et La chimie à distance, qui impliquera une fois de plus des élèves de partout au pays dans la conception d’objets entièrement faits de plastique recyclée à l’aide d’ordinateurs.

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