Douzième œuvre du réalisateur David Fincher, The Killer a des allures de Taken ou de tout autre film d’action grand public qui ne parvient pas à convaincre.
Par Camille Sainson, journaliste multiplateforme
Adapté de la série de bande dessinée Le Tueur, écrite par Matz et dessinée par Luc Jacamon, le projet avait de quoi être intéressant, surtout quand on sait que la filmographie de Fincher se compose de Seven, Fight Club, Zodiac, ou encore Gone Girl. Pourtant, il est loin d’être aussi bien construit que ces prédécesseurs et on en viendrait presque à douter de leur filialité. Cela aurait-il un lien avec sa distribution uniquement via une plateforme de streaming ?
The Killer est présenté en avant-première à la Mostra de Venise 2023 avant d’être diffusé sur Netflix le 10 novembre dernier. Dans la même lignée que Mank (2020), il n’est pas projeté dans les salles obscures, mais doit se contenter de nos petits écrans individuels (nous sommes loin du setup parfait avec écran IMAX et son en Dolby Atmos). N’empêche, il s’agit d’un Fincher, alors on s’installe sur nos canapés sans trop se poser de questions.
Nous suivons donc les pérégrinations d’un assassin professionnel anonyme en quête de revanche pour un coup qui a mal tourné, et ce, à travers six chapitres et six lieux différents. Si la première partie se rapproche d’un Fenêtre sur cour hitchcockien, le réalisateur nous embarque bien vite dans un film de série B (c’est-à-dire à petit budget). Les plans sont sans grands intérêts, le scénario ne permet pas de développer les personnages, le montage est d’un classique ennuyant et on se demande ce qui est arrivé à l’image ; entre plans mal éclairés, cadrages douteux avec des visages à moitié hors-champ, et un étalonnage qui accentue trop les couleurs, le résultat laisse à désirer. Finalement, on est presque heureux de ne pas avoir dû le regarder sur un écran dix fois plus grand.
Notons également que la promotion du film nous vend une Tilda Swinton qui n’apparaît que pendant quelques minutes, autant dire qu’on est un peu déçus.
The Killer est malheureusement loin d’être à la hauteur du talent de son réalisateur ; peut-être que le cahier des charges de Netflix était trop restrictif, peut-être qu’il n’avait pas de budget suffisant, toujours est-il qu’on ne peut que vous conseiller de passer votre chemin, vous ne perdrez rien !