Une soirée électrisante au Pantoum pour commencer l’année

J’ai eu la chance, vendredi soir dernier, d’assister à mon premier spectacle de 2025, soirée rythmée aux sons des groupes Little Oso, Cornette et Enfants Sauvages. Prête pas prête j’y vais.

Par Frédérik Dompierre-Beaulieu (elle), cheffe de pupitre aux arts

Ne connaissant les groupes ni d’hier ni d’avant, il me fallut me satisfaire de l’écoute de quelques de leurs titres, question de me donner une idée de l’ambiance attendue un peu à la dernière minute ; Metaphorical Ohio de Little Oso, qu’un ami m’avait justement envoyé, par hasard, quelques jours avant ; les trois chansons du Démo #1 de Cornette (déjà, ça promet) ; et les deux albums d’Enfants Sauvages, un peu à la va-vite, l’oreille mi-attentive, en terminant une laborieuse bibliographie ou en cherchant la meilleure recette de champignons enoki epicés. Ça s’annonçait effectivement spicy comme soirée.

La foule était au rendez-vous, bien qu’un certain temps fut nécessaire avant que les spectateur.ices ne s’échauffent véritablement (on accusera l’air glacial…). C’est le groupe Little Oso, tout droit sorti de Portland, Maine, qui signait le coup d’envoi. Bien qu’iels semblaient un peu timides – après tout, iels étaient les moins connu.es de la programmation -, leur indie-gaze-dream-pop nostalgique m’a beaucoup plu, malgré les quelques petits soucis au niveau du son. De manière générale, c’était très bien; il ne leur manque, à mon sens, qu’à gagner en assurance avant que le tout ne soit véritablement solide sur scène (ce qui ne m’empêcha évidemment pas de me procurer leur vinyle. Comment résister?).

Ma seule déception, vraiment, concerne les réactions du public, plus ou moins attentif, voire parfois même désintéressé, plusieurs ayant visiblement décidé que le meilleur moment pour entretenir une longue conversation, ce n’était plus autour d’une clope entre deux shows, mais pendant la représentation…et directement devant la scène. Je dois avouer que ça m’a un peu irritée. En même temps, la présence de Little Oso n’avait été annoncée que tardivement, sur les réseaux sociaux, mais pas sur le site du Pantoum, qui semblait plutôt promettre une soirée bien punk et explosive avec les deux autres groupes made in Québec. Les fans de l’un n’étaient pas nécessairement les fans de l’autre. Quand même, j’aurais bien aimé que la foule leur soit plus réceptive, surtout lorsque le groupe, en vain, nous tendait la main.

On ne peut toutefois pas dire la même chose de Cornette, qui a tout de suite su faire danser son public, qui se trémoussait allègrement en se faisant aller la crinière, le sourire aux lèvres. C’était dynamique, les chansons accrocheuses et la performance tight, d’une synchronicitée presque parfaite. Mention spéciale à la drummeuse, confiante, jouant d’une bonne main, fermement mais pas trop, avec vigueur et caractère, étant aussi et surtout très juste.

Mais vraiment, c’est pour la prestation d’Enfants Sauvages, dont tous les membres étaient déjà, bien avant de jouer, gonflé.es à bloc, que l’énergie était à son comble. Gros mosh pit du début à la fin, chanteuse grimpée sur les caisses de son, guitariste toujours un peu plus près du sol, deux basses, question que ça rentre encore plus au poste, full distorsion…Là où leur set était plutôt bref, iels le rattrapaient en fougue et en frénésie. Iels étaient, tout comme les spectateur.ices, complètement déchaîné.es, insolent.es et indomptables. Et on ne s’attendait à rien de moins. Toustes n’ont d’ailleurs pas survécu.es aux élans et emportements de la foule et au plancher glissant, un peu traître, du Pantoum, ce vendredi. Il y a de quoi s’en réjouir.

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