Crédit photo : Antoine Morin-RacineDes manifestant.es perturbent une conférence de l’ambassadeur canadien aux Nations UniesAntoine Morin-Racine·28 janvier 2025ActualitésCampusEn vedetteSociétéSociété et sciences Des manifestant.es pro-palestinien.nes ont perturbé une conférence donnée lundi soir à l’amphithéâtre Hydro-Québec par l’ancien premier ministre ontarien et ambassadeur du Canada aux Nations Unies Bob Rae. Face à une forte présence de la sécurité, iels ont notamment dénoncé son opposition répétée à plusieurs votes des Nations Unies concernant la Palestine. Par Antoine Morin-Racine, chef de pupitre aux actualités À l’invitation de l’École supérieure des études internationales, Bob Rae, ancien premier ministre de l’Ontario et représentant permanent du Canada aux Nations Unies, a entretenu une discussion d’environ une heure sur la place du Canada sur la scène internationale lundi soir. Peu après le début de la conférence, des chants pouvaient être entendus à travers les portes de l’amphithéâtre Hydro-Québec. De l’autre côté, une dizaine de manifestant.es pro-palestinien.nes ont scandé des slogans dénonçant l’inaction de l’ambassadeur face au génocide palestinien. Sous le mandat de Bob Rae, le Canada s’est opposé à plusieurs votes de l’Assemblée générale onusienne concernant la condamnation de l’État israélien et la protection des droits des Palestinien.nes. Il s’est notamment abstenu d’une proposition par la Jordanie appelant à un cessez-le-feu. Selon le média anglophone The Breach, le Canada se serait prononcé contre les intérêts palestiniens à plus de 150 reprises à l’ONU depuis 2011. Pendant la conférence, Marjorie Laclotte-Shehyn, une étudiante à l’université et membre de Uni.es pour la Palestine ULaval (UPPUL) a adressé une question à Bob Rae en s’étonnant qu’il ne se soit pas prononcé à propos du conflit en Palestine pendant sa conférence. Selon M. Laclotte-Shehyn, M. Rae a répondu en rappelant l’existence du droit d’Israël à exister en tant qu’État, mais s’est également dit inquiet de la situation humanitaire en Palestine et a tenu à dire que Gaza ne deviendrait pas une colonie israélienne en rappelant l’engagement du Canada dans une solution à deux états. À la sortie de l’événement, la rectrice n’a pas voulu commenter la manifestation, mais a qualifié l’intervention de Mme Laclotte-Shehyn de pertinente. La sécurité au rendez-vous Dès l’arrivée des manifestant.es aux abords de la salle, plusieurs gardes de sécurité du SSP étaient présents pour séparer les manifestant.es des spectateur.rices sortant.es. Jeannie Piuze Duclos, organisatrice de l’événement et coordonnatrice aux activités de l’École supérieure d’études internationales, a mentionnée être contente du travail de la sécurité et a dit se sentir « apaisée » de voir la manifestation se dérouler pacifiquement. Marjorie Laclotte-Shehyn, pour sa part, a qualifié le déploiement de la sécurité contre les manifestant.es de « démonstration de force assez absurde », affirmant qu’une intervention de la sorte, contre une manifestation qui se veut pacifique, constitue un bris à la liberté d’expression des étudiant.es en présence. La sécurité tiendra les manifestant.es à l’écart des spectateur.rices pour la durée du cocktail qui suivra la conférence. Malgré l’indifférence d’une grand partie des spectateur.rices, certain.es ont fait savoir leur support à la cause des manifestant.es. Crédit photo : Antoine Morin-Racine Des étudiants étrangers profilés Vers la fin du cocktail, deux étudiants étrangers, curieux de voir ce qui se passait aux abords de l’amphithéâtre, se sont fait accoster d’une manière qu’ils ont considérée agressive par un agent de sécurité. Ce dernier leur demandera de s’identifier en tant qu’étudiant, ce qu’ils feront, mais refusera de s’identifier lui-même lorsque les deux étudiants exprimeront vouloir intenter une plainte pour profilage. Nazim, l’un des deux étudiants interrogés, a qualifié le comportement du gardien d’« immature » et s’est questionné sur la pertinence d’une telle intervention. Certain.es manifestestant.es ont également affirmé avoir été suivi.es dans les tunnels par le même agent après la fin de la manifestation. Un agent du SSP aurait interpelé deux étudiants étrangers de manière agressive aux abords de la manifestation. Crédit photo : Antoine Morin-Racine Auteur / autrice Antoine Morin-Racine Voir toutes les publications