À la suite de coupures de près de 1 500 professeurs dans le réseau universitaire québécois dans les années 1990, l’Université Laval, à la demande du Syndicat des chargés de cours, s’est doté d’un plancher d’emploi forçant l’employeur à conserver un effectif minimum.
David Rémillard
Actuellement, le plancher d’emploi inclus dans la convention collective du Syndicat des professeurs de l’Université Laval ( SPUL ) exige 1205 professeurs actifs. Mais comme ’effectif étudiant a augmenté de 13,8 % au cours de l’exercice 2011-2012, de nouvelles embauches seront nécessaires. Le recteur Denis Brière s’est d’ailleurs engagé à embaucher 80 nouveaux professeurs au cours de la prochaine année. Le hic, l’annulation de la hausse des frais de scolarité et les récentes compressions demandées par le ministère de l’Enseignement supérieur forcent la main de l’administration, qui a besoin d’une vision à long terme – les professeurs sont embauchés sur une période de 30 ans – avant d’engager.
Une première mouture du plancher d’emploi existait déjà dans les années 80 et au début des années 90, mais rien n’obligeait l’administration à conserver un nombre minimum de professeurs.
En 2001, la disposition va plus loin. Des mesures coercitives sont prévues au cas où il y aurait un déficit. Pour chaque enseignant manquant en date du 15 mars de chaque année, l’Université Laval doit verser un montant forfaitaire à tous les professeurs en poste, somme versée au plus tard le 1er juin. L’Université Laval a toujours respecté le plancher d’emploi depuis 2001.
L’Université Laval est le seul établissement universitaire au Québec à s’être doté d’une telle mesure, explique le président du SPUL, Yves Lacouture. Résultat : « On est une des rares universités où il y a une diminution du ratio», ajoute M. Lacouture.
Le quotidien Le Soleil rapportait la semaine dernière une augmentation du ratio étudiants/professeurs pour l’ensemble du réseau. Chaque professionnel avait à sa charge 18,5 étudiants en 2004, comparativement à 21,9. À l’Université Laval, le ratio est fixe à 21 depuis 2001.