Vendredi dernier, on baptisait la scène agrandie du Pantoum, lieu déjà mythique pour les légendes. Cette soirée – La Rentrée du Pantoum – faisait entendre les X-Ray Zebras, Leafer, New Apple Taste et Absolutely Free. L’expérience s’est avérée plus qu’auditive. Allons visiter, voulez-vous ?
Sébastien Blondeau
Pour les malheureux qui ne connaissent pas, « Pantoum » reste un nom béni par la sueur des artistes de la veille, dont la foi pour la musique underground de Québec ne se discute pas.
L’hiver, on enlève nos chaussures. C’est la coutume. À la porte, on nous tatoue au revers de la main un dessin non peu élaboré. Plus tard, quand la salle sera bondée et qu’on interdira l’accès aux retardataires, les fins finauds tenteront de reproduire ce dessin pour leurrer le portier. Certains réussiront, d’autres repartiront déçus.
Une fois à l’intérieur, les sourires vous accueillent. Un premier comptoir, derrière lequel se tient un Thomas B. Martin connu pour ses confections d’affiches sans égal, propose d’intéressants achats : albums, chandails, cassettes… Beaucoup de gens semblent se connaître. C’est que le Pantoum occasionne les rencontres. Vous repartirez avec des amis en plus.
Au bout du couloir, un deuxième comptoir, où on laisse nos bagages alcoolisés aux soins de charmantes demoiselles, assez gentilles pour vous les rendre quand vous le souhaitez. Avancez et, à votre droite, la nouvelle scène se présentera à vous. Autrefois gênée dans son coin, elle s’étend maintenant tout le long du mur et donne autant de place au côté jardin qu’au côté cour.
X-Ray Zebras commence, Leafer poursuit. La foule suit, plus qu’heureuse de humer à nouveau le fumet dense de ce buffet sonore. Entre les prestances, les Djs vous font danser, les grilled-cheese vous sustentent et la chaleur accablante vous pousse dehors, le temps d’une jasette sur le trottoir. Au retour, le plancher de bois devient trampoline sous vos pieds. Au sortir, l’asphalte vous paraît bien trop dur et la nuit bien trop sourde.