L’association étudiante AgroCité a créé une méthode de plantation hydroponique verticale dans les couloirs du pavillon Paul-Comtois au cours des dernières semaines. Les quatre variétés de laitues qui y sont plantées sont ensuite vendues au restaurant l’Intégral du pavillon Alexandre-Vachon. Un projet 100 % étudiant, dont l’agriculture urbaine constitue une première à l’Université Laval.
Ayant vu le jour en janvier 2014, AgroCité accueille des étudiants de toutes les facultés. L’association rassemble actuellement sept étudiants sur le comité, sans compter la vingtaine d’entre eux qui travaillent sur le projet d’agriculture urbaine.
Le président par intérim, Jean-Philippe Pomerleau, voit ce type d’alimentation comme la solution aux enjeux de la consommation au 21e siècle.
La salade, et quoi d’autre ?
Il y a quelques semaines, le groupe a entrepris son projet d’agriculture urbaine avec la plantation de laitues et de fines herbes. « Ça prend trois jours à germer et il a un taux de réussite de 98 %. Nous avons voulu débuter avec quelque chose de simple », mentionne Jean-Philippe. En ce moment, l’association étudiante se concentre sur cette production, mais désire étendre sa plantation dans le futur.
De nombreux tests ont d’ailleurs été effectués avec certains aliments. L’étudiant au baccalauréat multidisciplinaire a lui-même évalué le potentiel des fraises, sauf qu’il s’est aperçu que sa culture prend trop d’espace et que le plant devient plutôt large. « C’est sûr qu’on voudrait avoir d’autres légumes, mais le problème, ce sont les racines qui prennent énormément de place. Nous n’avons pas l’équipement pour ça », ajoute ce dernier.
Le président par intérim d’AgroCité souhaite bientôt amorcer la production de houblon: une plante grimpante généralement utilisée pour la fermentation de la bière. Selon lui, il faut fabriquer un tout nouveau système pour produire ce nutriment. Jean-Philippe précise qu’il s’agit d’« un projet étudiant, et qu’on ne peut pas vraiment offrir une grande diversité, car tout cela demande du temps et de l’argent ».
Avantages de l’agriculture urbaine
Les épiceries regorgent de produits importés. Il y a ainsi une grande consommation de pétrole dans les produits en provenance des États-Unis, du Mexique et d’ailleurs dans le monde. « Au Québec, nous sommes vraiment désavantagés par l’hiver. Nous ne pouvons cultiver que quelques mois durant l’été ou encore dans les serres, ce qui est très énergivore. L’agriculture urbaine nous permet, à tout moment de l’année, de faire pousser de la laitue et d’autres aliments », explique le Lavallois.
L’avantage numéro un de l’agriculture urbaine, c’est la fraîcheur de ses produits. « Le matin, on récolte la laitue, on va la livrer, le chef l’utilise et elle est consommée dans la même journée, poursuit-il. On ne peut pas avoir plus frais. »
L’association étudiante travaille en étroite collaboration avec le restaurant L’Intégral au pavillon Vachon, l’un de ses premiers clients officiels. Jean-Philippe s’avoue très heureux de cette accessibilité sur le campus. « Le chef est très content de travailler avec nous et ça lui permet de répondre aux critères de développement durable de l’Université. »
Outre les bienfaits sur l’environnement et la qualité du produit, la salade est très bonne pour le développement d’une saine alimentation. « On ne peut pas dire que c’est biologique, car ça ne pousse pas dans la terre. Mais l’avantage, c’est qu’aucun pesticide n’est utilisé. C’est le gros atout : il n’y a pas de mouche, ni d’insecte et, donc, d’insecticide. C’est vraiment génial », se réjouit-il.
Le futur d’AgroCité
« Le plus difficile dans ce projet, c’est de trouver une bonne relève année après année. Nous sommes à la recherche de personnes provenant de différentes facultés », rappelle le président par intérim d’AgroCité. L’association souhaite aller chercher de nouveaux étudiants qui pourront demeurer dans son entourage pour quelques années, afin d’assurer le bon développement du projet.
Pour accroître sa plantation, AgroCité souhaite initier un projet avec d’autres associations étudiantes de l’Université Laval. Le regroupement désire installer au moins un autre système sur le campus. « On aime innover et on veut essayer de nouvelles choses. Le but est de démontrer que, dans un espace non-utilisé, on peut construire un système. On espère que l’université voit l’importance de l’agriculture urbaine », conclut Jean-Philippe.