Un campus aux multiples allégeances politiques

La première Assemblée Générale annuelle de Québec Solidaire Université Laval (QS-ULaval) s’est tenue jeudi dernier. Un moment clé pour y définir et dresser le mandat de l’association pour la prochaine année. Mais qu’en est-il des autres associations étudiantes à saveur politique sur le campus ? Portrait d’une mosaïque politique provinciale bien établie à l’UL. 

La plupart des associations politiques rencontrées s’accordent lorsque vient temps de définir leur rôle. Elles conçoivent avant tout leur organisation comme une plateforme permettant de débattre autour d’enjeux qui leur sont propres, et ce, sans qu’il y ait ingérence de leur part. « Le parti pourrait s’ingérer, mais ne le fait pas », explique Éric Blouin du Parti Québécois de l’Université Laval (PQ-Laval). « En tant qu’étudiants, on a une certain liberté d’action et c’est ce que j’aime au PQ de l’UL », poursuit-il.

Une atmosphère propice au libre débat d’où peuvent émerger de nouvelles idées et perspectives qui seront ensuite discutées au sein du groupe. « On amène des propositions qui sont entendues en congrès et par les instances du parti, explique Raphaël Langevin de QS-ULaval. On participe au renouvellement constant de l’équipe. »

L’union fait la force ? 

Si les joutes politiques créent parfois des flammèches au Parlement, l’atmosphère semble moins tendue ici, sur le campus. Des relations entre associations que certains n’hésitent pas à qualifier d’amicales. À preuve, au printemps dernier, un débat sur la convergence indépendantiste a été organisé. Une centaine de personnes s’étaient rassemblées pour entendre François Thériault d’Option Nationale, Manon Massé de Québec solidaire et Véronique Hivon du Parti Québécois discuter d’indépendance. Un évènement qui témoigne du rapprochement possible entre les différentes associations.

Avec la rentrée scolaire, certains souhaitent répéter l’expérience en organisant de nouvelles activités conjointement avec les autres associations. Toutefois, comme le rappelle Raphaël Langevin de QS-ULaval, il faut éviter tout opportunisme politique. Si le but est de travailler pour un Québec meilleur, QS-Ulaval ne souhaite pas mettre à mal son intégrité vis-à-vis certaines valeurs premières.

Une mise en garde partagée par Éric Blouin du PQ-Laval qui précise que si l’indépendance est souvent citée à titre d’enjeu commun, il n’en demeure pas moins qu’en ce qui concerne les autres dossiers politiques, « c’est plus difficile » d’établir un contact entre les associations.

Le Parti libéral absent du paysage politique 

Chose pour le moins surprenante, aucune association politique affiliée au Parti libéral du Québec n’est inscrite officiellement au Bureau de la vie étudiante (BVE).

Samuel Lemire du Club-CAQ évoque le « défi » entourant la gestion d’une association étudiante politique, et ce, toute allégeance politique confondue. « Il faut toujours viser à former la relève de la relève », conclut-il.

Mosaïque politique provinciale à l’UL
Club-CAQ (Coalition avenir Québec)
  • Fondation: 2015
  • Caractéristique: faire le lien entre la CAQ, sa relève et l’université, selon le président de la Relève caquiste, Samuel Lemire
  • Au menu : structurer l’organisation et maximiser le recrutement.
ON-ULaval (Option nationale)
  • Fondation: 2012
  • Caractéristique: faire la promotion de la souveraineté, selon l’actuel président, Gabriel Lawrence-Brook.
  • Au menu : promouvoir le parti auprès des indécis et de ceux qui ne se définissent pas d’emblée comme souverainistes.
PQ-Laval (Parti Québécois)
  • Fondation: 1972 ou 1973
  • Caractéristique: favoriser l’indépendance et une certaine vision de la société, selon le représentant du PQ-ULaval Éric Blouin
  • Au menu : organiser des activités qui sortent du cadre habituel.
QS-Ulaval (Québec Solidaire)
  • Fondation: 2006
  • Caractéristique: seule association politique du campus qui a perduré à travers le temps, sans accalmie, selon les porte-paroles Raphaël Langevin et Lauréanne Dussault-Desrochers.
  • Au menu : efforts dirigés vers l’« enjeu 5 » (agriculture, territoire et municipalité, altermondialisme et sécurité publique) et l’obtention du salaire à 15 $/h.
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